En France, l’engagement et la motivation au travail se traduisent souvent par une présence accrue dans les locaux de l’entreprise. Pourtant, contrairement aux idées reçues, des horaires à rallonge ne sont pas nécessairement un gage d’efficacité. Depuis peu, le concept de "présentéisme", qui touche principalement les cadres qui ne comptent pas leurs heures, est remis en cause. Explications.
Si le phénomène d’une sur-présence au travail n’est pas nouveau, la prise en compte de ce problème est récente, comme l’explique Thierry Rousseau, spécialiste du présentéisme au sein de l’ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) : "Nous travaillons sur ce sujet depuis environ 2 ans. Selon certains chercheurs, le présentéisme coûterait plus cher que l’absentéisme. C’est un problème important qui peut entraîner des risques en termes d’image, de sécurité industrielle, de productivité". Aux Etats-Unis, le chercheur américain Ron Goetzel est l’un des rares experts à étudier le présentéisme. D’après lui, les coûts liés à ce phénomène représentent 18% à 60% des coûts qu’un employeur doit supporter en raison des problèmes de santé de ses salariés.