Face à une personne qui prend des substances psychoactives au travail, les préventeurs ont tendance à omettre de "questionner le travail" et ses éventuels liens avec l'addiction repérée, selon les résultats d'une étude menée sur les interrelations entre le travail, les acteurs en charge de la prévention et l'usage de substances psychoactives.
Les trois spécialistes suggèrent ainsi "de prendre le temps, en tant que médecin du travail, représentant du CHSCT etc., de se poser concrètement la question des usages et du sens qu'ils peuvent avoir". Ce qui pose aussi la question des outils. "Pour nous, en tant que chercheurs, l'outil du dialogue, de l'échange, est un bon outil basé sur la confiance. Mais au sein des espaces professionnels, ça n'est pas évident", reconnaît Gladys Lutz. Deux freins sont à lever, selon elle : à la fois les stéréotypes qui existent sur l'usage des drogues (voir notre article) et "les difficultés que l'on peut rencontrer en tant que préventeur à pouvoir interroger le travail, et ses conditions". L'idée qui prévaut aujourd'hui, poursuit-elle, est en effet que les usages de drogues trouvent leur source dans la vie privée des individus.