Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social
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Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social
Actualités, en France et dans le monde, sur les pratiques managériales actuelles jusqu'a l'innovation managériale dans les organisations. Ce thème continue d'aborder les réglementations et les bonnes pratiques en Santé Sécurité au Travail et dans la Relations Humaines. Les sujets suivants seront également abordés : les conditions de travail, la qualité de vie au travail, l'épuisement professionnel et l'entrepreneuriat.
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Une salariée peut-elle dire à son employeur qu’il est bourré tous les après-midi ?

Une salariée peut-elle dire à son employeur qu’il est bourré tous les après-midi ? | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Mme X… engagée le 6 novembre 2007 par la société Y… en qualité d’aide vendeuse, a fait l’objet d’un avertissement notifiée le 17 septembre 2009.

Elle a adressé, le 18 septembre 2009, une lettre à son employeur.

Elle a été licenciée par lettre du 19 octobre 2009.

Pour dire le licenciement fondé sur une cause réelle et sérieuse, la Cour d’appel de Bastia a retenu qu’en adressant une lettre à son employeur dans laquelle elle indiquait qu’il se trouvait régulièrement en état d’ébriété l’après-midi, la salariée a manifesté une critique d’ordre personnel, irrespectueuse et excessive qui n’était justifié par aucun élément produit aux débats et a ainsi abusé de sa liberté d’expression.

Stéphane NEREAU's insight:

La Cour de cassation cassé cette décision.

Pour la Cour de cassation, en statuant ainsi alors que l’envoi d’une lettre, adressée au seul employeur, qui répondait à un avertissement que la salariée estimait injustifiée et ne comportait aucun propos diffamatoire, injurieux ou excessif, ne caractérise pas un abus de la liberté d’expression du salarié, la Cour d’appel de Bastia a violé l’article L. 1121-1 du code du travail.

Cass. Soc. 7 mai 2014 n° 12-29458

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Liberté d’expression : pas d’abus en l’absence de propos excessifs

Liberté d’expression : pas d’abus en l’absence de propos excessifs | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Le salarié jouit, dans certaines limites, de sa liberté d'expression. Le fait de déclarer, dans un courrier adressé à l'employeur, vouloir informer les organismes dont dépend le budget de l'entreprise de ses revendications salariales, ne constitue pas un abus de sa liberté d'expression dès lors qu'aucun propos injurieux ou diffamatoire n'est employé.

Dans cette affaire, une salariée engagée par une association spécialisée dans l'éducation et les soins a démissionné car son employeur refusait de lui accorder un rappel de salaire correspondant au statut cadre. Au cours de son préavis de démission, son employeur l'a licenciée pour faute grave car elle a, selon lui, abusé de sa liberté d'expression.

Elle a saisit le juge prud'homal d'une demande de dommages et intérêts car elle conteste son licenciement pour faute grave.

La Cour d'appel rejette la demande de la salariée car en écrivant, dans une lettre destinée à son employeur, qu'elle n'hésiterait pas à informer l'ensemble des organismes dont dépend le budget de l'association de ses revendications salariales, elle a commis une faute grave.

Stéphane NEREAU's insight:

La Cour de cassation retient quant à elle l'absence de faute de la salariée qui n'a, dans sa lettre, utilisé aucun propos injurieux, diffamatoire ou excessif. Le licenciement pour faute n'est donc pas justifié et la salariée est fondée à réclamer à son employeur des dommages-intérêts.

Ce qu'il faut retenir : le salarié jouit, aussi bien en dehors de l'entreprise qu'à l'intérieur de celle-ci, de sa liberté d'expression, qui peut être restreinte par l'employeur.

Toutefois, cette liberté s'exerce dans la limite de l'abus de droit, qui est caractérisé dès lors que le salarié emploie des propos injurieux, diffamatoires ou excessifs.

Le fait pour un salarié de déclarer, dans un courrier adressé à l'employeur, vouloir informer les organismes dont dépend le budget de l'entreprise de ses revendications salariales, n'outrepasse pas sa liberté d'expression.

Il en va de même lorsqu'un cadre adresse un courrier au conseil d'administration et aux dirigeants de la société mère pour critiquer la direction de l'entreprise, dès lors qu'il n'emploie aucun propos injurieux, diffamatoire ou excessif (Cass.Soc. 27 mars 2013, n°11-19734).

Référence : Cass.Soc. 19 février 2014, n°12-35305

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Un salarié peut-il distribuer une pétition aux clients de son employeur concernant l’organisation du travail et le fonctionnement de l’entreprise ?

Un salarié peut-il distribuer une pétition aux clients de son employeur concernant l’organisation du travail et le fonctionnement de l’entreprise ? | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Monsieur X… a été engagé le 16 juin 2004 en qualité de  » gardien réceptionniste de déchèterie  » par la société Onyx Poitou Charentes, devenue Veolia propreté Poitou Charentes.

 

Son employeur lui ayant notifié deux avertissements le 1er juin 2007 et le 10 octobre 2008 et deux mises à pied les 26 juin 2007 et 21 octobre 2008, il a saisi le conseil de prud’hommes pour obtenir l’annulation de ces sanctions et des rappels de salaire.

 

Licencié pour faute grave le 7 janvier 2010 après clôture des débats devant le conseil de prud’hommes, il a contesté ce licenciement devant la cour d’appel.

 

Stéphane NEREAU's insight:

a Cour de cassation a considéré que la Cour d’appel de Poitiers qui a constaté que la pétition distribuée aux clients de l’entreprise par le salarié qui n’en était ni le rédacteur ni l’instigateur, portait sur l’organisation du travail et le fonctionnement de l’entreprise et ne contenait aucun propos excessif, injurieux ou diffamatoire envers l’employeur à qui il n’avait pas l’obligation d’en remettre un exemplaire, et que cette pétition n’avait eu aucune conséquence sur les relations entre la société et son donneur d’ordre, a pu en déduire que le comportement du salarié ne rendait pas impossible son maintien dans l’entreprise et ne constituait pas une faute grave ; qu’exerçant le pouvoir qu’elle tient de l’article L. 1235-1 du code du travail elle a dit le licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Cass. soc. 14 novembre 2013 n° 12-10082

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Liberté d’expression d’un salarié sur les réseaux sociaux

Liberté d’expression d’un salarié sur les réseaux sociaux | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Les informations figurant sur les profils Facebook sont de plus en plus souvent utilisées pour justifier des mesures disciplinaires, dans un cadre professionnel ou scolaire. Dans quelles conditions les propos tenus par un salarié sur un réseau social peuvent-ils lui être reprochées ?

Stéphane NEREAU's insight:

En l’espèce, La Cour de Cassation a jugé que les propos tenus sur Facebook et MSN, accessibles aux seules personnes agréées, et en nombre très restreint (en l’espèce, une quinzaine, formant ainsi une " communauté d’intérêts "), n’étaient pas publics (cass. civ., 1re ch., 10 avril 2013, n°11-19530).

Le délit d’injures publiques est puni d’une amende de 12 000 , à laquelle des dommages-intérêts peuvent s’ajouter.

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Peut-on transiger sur la liberté d'expression ?

Peut-on transiger sur la liberté d'expression ? | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Le cas Patrick Poivre d'Arvor / TF1 a permis à la Cour de cassation de rappeler qu'entreprises et salariés peuvent signer en cas de rupture de contrat, une clause restreignant leur liberté d'expression. Et doivent la respecter.

Stéphane NEREAU's insight:

La Cour de cassation n'est pas d'accord : il est possible de transiger sur la liberté d'expression sous trois conditions. D'abord, les engagements pris doivent être précis : chacun doit savoir sur quels sujets il renonce à s'exprimer et vis-à-vis de qui. Ensuite, la renonciation doit avoir une durée limitée et chacun des signataires doit retrouver sa liberté de parole au bout d'un certain temps, dans le cas particulier, c'était dix-huit mois. Enfin, l'atteinte à la liberté que constitue une telle transaction doit être proportionnée au but recherché, or, en l'espèce, il s'agissait de « mettre fin à une intense polémique médiatique ».

 

Les trois conditions étant satisfaites, la transaction était valable et Patrick Poivre d'Arvor aurait dû la respecter (Cass. soc., 14 janv. 2014). C'est une bonne nouvelle pour les entreprises qui craignent souvent, à juste titre, le moment où les cadres haut placés, quittant l'entreprise, se sentent libérés de toute obligation de réserve et peuvent être tentés de régler leurs comptes. Une transaction pourra éviter ce problème, la difficulté consistant, bien sûr, à remplir la troisième condition, une restriction proportionnelle au but recherché.

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Fermer sa gueule ou démissionner ? Un ministre oui, un salarié non

Fermer sa gueule ou démissionner ? Un ministre oui, un salarié non | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it
Les ministres ne peuvent pas dénoncer publiquement la politique du gouvernement. Delphine Batho vient d'en faire les frais, montrant une fois de plus que la célèbre formule de Jean-Pierre Chevènement est toujours d'actualité.
Stéphane NEREAU's insight:

“La loyauté envers son employeur ne doit pas entraver la liberté d’expression du salarié”

Alors oui, le salarié a une obligation de loyauté envers son employeur, mais en aucun cas celle-ci ne doit entraver sa liberté d’expression, protégée par l’article 1121-1 du code du Travail, poursuit l’avocat.
Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché, stipule l’article.

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