Les cabinets d’expertise intervenant auprès des CHSCT s’attendent à voir leur environnement réglementaire évoluer.
Deux rapports commandés par le ministre du Travail, Michel Sapin, préfigurent la réforme à venir. L’un, coordonné par le sociologue Henri Vacquin, associe des professionnels du cabinet Technologia, un des principaux intervenants du secteur. L’autre, signé Pierre-Yves Verkindt, professeur à l’École de droit de la Sorbonne, se penche plus largement sur le fonctionnement des CHSCT. On y trouve un état des lieux précis du marché.
Les constats convergent : les instances dédiées à l’hygiène et à la sécurité au travail sont loin d’abuser des concours extérieurs comme le laissent croire les critiques récurrentes des employeurs, qui en sont aussi les financeurs, les CHSCT étant dépourvus de budget de fonctionnement. Selon des estimations émanant de la Direction générale du travail et de l’Anact, il se commanderait chaque année 1?200 contrats d’assistance pour 24 000 structures. La facturation s’avère fluctuante : de 1 200 à 1 800 € par jour, pour des durées élastiques. Ce qui situe le coût moyen dans une fourchette large, comprise entre 30 000 et 100 000 €, et pour un résultat dont plus d’un employeur doute. Pierre-Yves Verkindt confirme : « Le sentiment d’inutilité sort renforcé de la constatation d’un coût important. » Et même s’il arrive aussi que « l’expertise permette aux entreprises d’affiner leur politique de prévention », bon nombre de DRH se disent exaspérés par « une sorte de guérilla procédurale coûteuse et dilatoire ». Les deux rapports, dont le Conseil d’orientation sur les conditions de travail (Coct) va se saisir, insistent sur le nécessaire renforcement de la formation des membres de CHSCT, et sur le rôle qu’ils doivent jouer tant en amont que pendant le déroulement et la restitution à l’ensemble des salariés.