Sans que nous le remarquions, l’arsenal technologique des ordinateurs, smartphones et cartes à puce en tout genre ont un point commun avec les roulettes, les dés et autres bandits manchots des casinos. Ils sont d'impressionnants consommateurs et fabricants de hasard. Pas un échange en ligne, pas un paiement électronique, pas une communication sans fil dont la sécurité ne repose sur de l'incertain, de l'imprévisible ou de l'aléatoire. Le hasard est donc bien une nécessité.
Bien entendu, nuls dés, petites billes ou pièces de pile ou face dans les processeurs de ces machines. Mais des boîtes noires électroniques, appelées générateurs de nombres aléatoires et qui, à la demande, font jaillir par milliers des séquences aléatoires constituées de 0 et de 1, appelées « clés ». Ces dernières servent à plusieurs choses, en relation avec ce que l’on appelle le chiffrement. Chiffrer, c'est transformer un texte ou un nombre compréhensible en une suite de signes sans queue ni tête. L'opération de transformation mathématique utilise la clé, qui doit rester secrète, afin de produire un document chiffré: c’est là le cœur de la cryptographie moderne, cette discipline qui permet aussi bien d’identifier l’auteur d’un ...