Le milieu du numérique français voit rouge suite à l'annonce d'Edouard Philippe d'étendre le décret Montebourg à l'intelligence artificielle, aux composants et au big data. Entretien avec Jean-David Chamboredon, porte-parole des Pigeons et l'un des chefs de file de la contestation.
Alors que l'un des fleurons français, L'Oréal, pourrait bientôt faire l'objet d'une OPA hostile du groupe Nestlé, le gouvernement a décidé de renforcer la protection des entreprises considérées comme "stratégiques". Sa méthode : renforcer le décret créé en 2014 par Arnaud Montebourg, qui prévoit pour certains secteurs et dès lors que l'ordre public, la sécurité publique ou la défense nationale sont menacés, l'obligation des investisseurs étrangers d'obtenir une autorisation préalable de Bercy, généralement accordée en contrepartie d'engagements. L'énergie, la défense ou encore les télécoms sont soumis à ce droit de regard. Désormais, l'exécutif voudrait l'étendre à l'intelligence artificielle, au spatial, au stockage des données, aux semi-conducteurs et aux infrastructures financières.