C’est une curieuse affaire à laquelle a été confrontée, il y a deux ans, cette entreprise industrielle. Certains de ses chercheurs, travaillant tous dans le même laboratoire, sont contactés les uns après les autres par un cabinet de chasse de têtes pour des entretiens devant déboucher sur une proposition d’emploi beaucoup plus intéressante dans une autre entreprise. Quelques-uns des chercheurs, formés aux questions de sécurité, en parlent entre eux. Etonnés de cette invitation visant un seul et même service, ils portent l’affaire auprès de leur direction des ressources humaines. Un consultant en intelligence économique démontre que le cabinet de chasse de têtes a été missionné par un concurrent souhaitant disperser une équipe de scientifiques travaillant dans un domaine stratégique.
Premièrement, les entreprises ne peuvent plus raisonner stratégie sans prendre en compte simultanément les questions de sécurité. Le développement à l’international, question souvent primordiale pour la survie de nos entreprises, ne peut se faire qu’en ayant parallèlement en tête les questions de protection des personnes, des infrastructures et des informations sensibles. Il serait plus qu’hasardeux à la fois pour la protection des personnes en mobilité mais également pour la pérennité des investissements réalisés à l’étranger de considérer qu’il est possible de faire du business à l’international sans mettre en place une politique de sécurité d’envergure. Or l’accompagnement à l’international qui était au départ dans le giron de l’intelligence économique ou de la direction de la stratégie rentre progressivement dans le périmètre de responsabilité de la direction sécurité. Avec un corollaire : de plus en plus souvent les directions sécurité traitent elles-mêmes certains aspects de l’intelligence économique. Par conséquent, si les cabinets d’intelligence économique ne veulent pas disparaître, ils doivent s’associer avec des experts de la sécurité. Et ce n’est sans doute pas un hasard si l’ADIT, leader de l’intelligence économique en France, a confié à Jean-Pierre Vuillerme, l’un des directeurs de sécurité les plus reconnus de la place de Paris (ancien directeur de la sécurité du groupe Michelin), la création et l’animation d’un pôle « Management des Risques » !