Lorsque le sommet de la pyramide des investisseurs va se préparer, au cours des deux ans à venir, à sa nouvelle réglementation Solvency 2, toute la finance européenne peut s’attendre à un grand chambardement. Après les optimisations sur les détentions d’actions, ce sont probablement les fonds ouverts qui vont subir la nouvelle vague du choc de simplification des portefeuilles des institutionnels.
Imaginons un fonds ouvert qui dans son prospectus dispose de la faculté de diversifier son actif en détenant jusqu’à 10 % de son encours en fonds (dans l’exemple qui suit, ces 10 % représentent 10 lignes pour simplifier). Imaginons que ce fonds de tête ait 100 lignes dont 90 en lignes directes et 10 sous forme de fonds. Imaginons que ces 10 fonds de second niveau soient eux-mêmes diversifiés avec 90 lignes directes et 10 fonds, etc.… Le fonds initial se décomposera alors en 90 lignes au premier niveau, puis 900 au second, puis 9000 au troisième, etc.…
Dans cet exemple, l’institutionnel, soumis à Solvency 2 (sous réserve qu’il n’applique pas un principe de proportionnalité), passera alors de 100 lignes initiales à 9 000 lignes au 3e niveau (+1 000 lignes non transparisées) en appliquant ce principe. La problématique se complique alors, car pour arriver à calculer ses SCR de marché (et sous réserve d'avoir récupéré toutes les lignes dans les temps impartis), il va devoir enrichir ces 10 000 lignes de caractéristiques lui permettant de faire ses calculs, tout en veillant à s’assurer de la qualité des données récupérées et leur traçabilité. Il devra alors mettre en place un coûteux système de récupération des données financières contrepartie d'un gain en terme de SCR à évaluer.