C’est une curieuse affaire à laquelle a été confrontée, il y a deux ans, cette entreprise industrielle. Certains de ses chercheurs, travaillant tous dans le même laboratoire, sont contactés les uns après les autres par un cabinet de chasse de têtes pour des entretiens devant déboucher sur une proposition d’emploi beaucoup plus intéressante dans une autre entreprise. Quelques-uns des chercheurs, formés aux questions de sécurité, en parlent entre eux. Etonnés de cette invitation visant un seul et même service, ils portent l’affaire auprès de leur direction des ressources humaines. Un consultant en intelligence économique démontre que le cabinet de chasse de têtes a été missionné par un concurrent souhaitant disperser une équipe de scientifiques travaillant dans un domaine stratégique.
Ainsi, un travail approprié auprès des salariées-clés peut conduire à une amélioration conséquente de l’efficacité et de la sécurité de l’entreprise. Point n’est besoin d’envisager l’organisation comme un service de renseignements. Ce n’est pas son objet. Point n’est besoin non plus d’envisager l’entreprise comme un bunker fermé sur l’extérieur. Cela la conduirait directement à la catastrophe. Mieux vaut la considérer comme un être vivant, ouvert sur l’extérieur mais, également, sachant se protéger. C’est le gage de sa croissance. C’est cette organisation plastique qui est aujourd’hui l’avenir des entreprises. Dans un univers de l’économie de la connaissance, le travail sur l’information est devenu stratégique. Intelligence économique et ressources humaines doivent marcher de concert pour construire l’entreprise apprenante.