Dans les changements en entreprise, nous constatons le décalage entre les réactions affectives des collaborateurs et la posture rationnelle de la direction. Cela pose le sujet de la place faite aux émotions dans le management. On leur oppose souvent la nécessité de mettre de la rigueur, des procédures, des méthodes, comme si les émotions pouvaient se gérer comme des fournitures de bureau.
Il n’y a pas de méthodologie pour exprimer les bonnes émotions au bon moment : les émotions les plus efficaces sont d’abord authentiques. Mieux vaut être sincèrement dans le doute (et donc montrer son humanité) que sans émotion ou artificiellement confiant. De toute façon, l’artifice se verrait d’une manière ou d’une autre ; l’émotion sans authenticité est pure manipulation, et souvent démasquée.
Après, vous devez travailler sur vos émotions, voir comment elles coïncident avec votre projet et les utiliser pour donner de la force à votre message.
Certains diront, non sans raison, que cela aussi relève de la manipulation. Mais quand la manipulation consiste à assumer la réalité, voire sa propre vulnérabilité, nous la considérons honnête et utile à l’action managériale.