Le procès du groupe Bolloré contre des journalistes et ONG, en raison de l’atteinte à la réputation de sa marque, pose question. Même si le tribunal de Commerce a décidé une relaxe générale, l’industriel a pu se soustraire aux innombrables appels en faveur d’une transparence et d’une vigilance accrues sur les activités des entreprises… Sans compter que le projet de loi sur le secret des affaires vient d’être soumis au Parlement.
Dans le cadre du débat sur la future loi Pacte (loi pour la croissance et la transformation des entreprises) et les suites du rapport Notat/Sénard, l’audience au Tribunal de Commerce du 26 mars 2018 est à observer de près. Le groupe Bolloré y attaquait les journalistes et les ONG qui ont dénoncé les conditions d’exploitation des terres administrées en Afrique par une de ses filiales. Il demandait 50 millions d’euros à France 2 en réparation des dommages causés à sa "marque". C’est ce qu’on appelle un procès bâillon.