Il y a, dans le film Matrix sorti en 1999, une réplique culte. Alors que le lieutenant de police vient indiquer à l’agent spécial Smith qu’il contrôle la situation suite à l’intrusion d’éléments subversifs dans un immeuble, ce dernier lui répond avec assurance: "Non, lieutenant, vos hommes sont déjà morts."
Scooped by Stéphane NEREAU |
Or cette hypothèse est très souvent fausse. Dans la plupart des cas, la rupture menace directement le business actuel et l’hypothèse raisonnable n’est pas celle de la continuation, mais de l’effondrement. Dit autrement, non, lieutenant, votre business est déjà mort. Cette mort peut ne pas encore se mesurer dans les chiffres, mais elle est engagée. L’exemple de la presse (surtout française) qui se demande encore ce qu’elle pourrait faire d’Internet à condition que cela n’interfère pas avec ses éditions-papier est caractéristique. Si l’idée de leur mort avait été admise plus tôt, la conversion aurait été plus rapide. Kodak est un autre exemple: on l’oublie souvent, mais le marché de la photo argentique a continué de croître jusqu’en 2000, laissant penser à Kodak que ce marché avait encore de beaux jours devant lui et qu’ils avaient bien le temps de passer vraiment au numérique. Kodak était d’ailleurs considérée comme l’une des entreprises les mieux gérées des Etats-Unis jusque peu avant son effondrement.