Directeur du cabinet de conseil Poil à gratter, Denis Monneuse publie chez Vuibert un essai intitulé "Le silence des cadres". Il y décrypte les motifs d’insatisfaction des cadres, qui voient de plus en plus leurs spécificités se dissoudre. Ce livre s’appuie sur une série de témoignages recueillis par le sociologue. Ces passionnants verbatims permettent d’entendre ceux qu’on entend jamais, prisonniers qu’ils sont de leur loyauté envers des directions qui les ont pourtant oubliés.
Finalement, les cadres veulent qu’on s’occupe d’eux. Voilà la source ultime du malaise ?
Pour chouchouter les cadres, il faut qu’ils soient eux aussi bien managés. Or c’est quelque chose que les entreprises oublient de faire. Beaucoup de cadres deviennent managers parce que c’est la filière, sans en avoir le goût. Le résultat est qu’ils ne sont pas bons. Le management doit devenir une vraie profession. Pour cela, je propose la création d’un ordre des managers, qui serait un lieu de formation et d’échanges des bonnes pratiques en dehors de l’entreprise. Ce serait un premier pas essentiel.