Ces enquêtes dites d'engagement ou de satisfaction ont des finalités diverses selon l'entreprise. La tendance est de les utiliser pour contrôler, motiver et rémunérer les managers.
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Largement utilisés pour leur effet-miroir de l'attitude managériale, les baromètres reflètent-ils encore les attentes des collaborateurs ? « Ils sont facilement instrumentalisables », regrette Bénédicte Haubold. « Truffés de questions prêtant à interprétation subjective, éludant les sujets les plus sensibles, ces questionnaires sont moins éclairants qu'en entretien en face à face », poursuit la consultante en risques pyschosociaux qui garde le souvenir de plusieurs enquêtes a priori positives sur des sites pourtant touchés par une vague de dépressions.
L'autodéclaratif, sur lequel repose leur fiabilité, n'est pas non plus une garantie : « Evaluer sa propre situation manque d'analyse différenciante, peut conduire à se montrer dans le rang, en ligne avec ce qui est demandé, insiste Bénédicte Haubold, ce qui est d'autant plus grave lorsque les entreprises les utilisent sur le plan juridique pour étayer l'absence de signaux faibles. »
Isabelle Michel-Magyar reconnaît ces failles : « C'est effectivement en dialoguant avec les équipes que l'on extrait les vrais problèmes. Direction et managers doivent se garder de faire des hypothèses sur ce qui engage et désengage. » Même prudence chez Voyages-sncf.com : « Pour pondérer les résultats, les managers tablent sur l' échange collectif », répond Eliane Barbosa. Pour protéger au mieux les salariés, les verbatim, par exemple, ne sont jamais communiqués aux managers car ils pourraient trahir leurs auteurs. Reste une question : à lisser les éléments de compréhension, ne prive-t-on pas les responsables des vraies informations ?