La réforme de la formation professionnelle, récemment négociée par les partenaires sociaux, instaurera un compte personnel de formation (CPF) qui ne donnera pas plus d'autonomie aux individus que le droit individuel à la formation (DIF) qu'il remplace.
Par ailleurs il faut supprimer le rôle de collecte des Opca - qui sert indirectement à financer de manière opaque les partenaires sociaux - pour les recentrer sur les actions de conseil aux entreprises et d'accompagnement des travailleurs. Les sommes qu'il est prévu de verser aux Opca devraient plutôt financer directement les comptes individuels de formation. Cette simplification favoriserait les initiatives de formation volontaires des salariés et des demandeurs d'emploi. Enfin, pour accroître la qualité des formations, le CPF ne devrait ouvrir droit qu'à des formations certifiées. Cela suppose de développer un système de certification indépendant, en s'inspirant par exemple des réformes entreprises en Allemagne au milieu des années 2000. Il existe en France près de 60.000 prestataires bénéficiant d'un agrément, contre moins de 4.000 en Allemagne. Le dernier accord ne va pas du tout dans ce sens. Il renforce le pouvoir des partenaires sociaux sur le système de certification, aggravant ainsi la pratique actuelle qui oriente trop souvent la manne de la formation professionnelle vers des prestataires « proches » des dits partenaires.