Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social
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Actualités, en France et dans le monde, sur les pratiques managériales actuelles jusqu'a l'innovation managériale dans les organisations. Ce thème continue d'aborder les réglementations et les bonnes pratiques en Santé Sécurité au Travail et dans la Relations Humaines. Les sujets suivants seront également abordés : les conditions de travail, la qualité de vie au travail, l'épuisement professionnel et l'entrepreneuriat.
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La prise d’acte de la rupture du contrat de travail n’empêche pas l’exécution d’un préavis

La prise d’acte de la rupture du contrat de travail n’empêche pas l’exécution d’un préavis | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

La Cour de Cassation a confirmé, dans un arrêt du 9 juillet 2014 (Cass. Soc. 09.07.2014, n°13-15832),  sa position constante : le salarié qui prend acte de la rupture du contrat de travail aux torts de l’employeur peut dans le même temps exécuter son préavis, avant la rupture du contrat de travail.

Stéphane NEREAU's insight:

Elle indique que les manquements reprochés à l’employeur étaient suffisamment graves : "le salarié avait été l’objet de propos vexatoires et humiliants réitérés en public de la part de l’employeur de nature à le déstabiliser sur le plan professionnel et à caractériser des faits de harcèlement moral".

D’autre part, elle ajoute que : "si la prise d’acte entraîne la cessation immédiate du contrat de travail, de sorte que le salarié n’est pas tenu d’exécuter un préavis, la circonstance que l’intéressé a spontanément accompli en accord avec l’employeur, ou offert d’accomplir, celui ci, est sans incidence sur l’appréciation de la gravité des manquements invoqués à l’appui de la prise d’acte".

Ainsi, le préavis n’ôte rien à la gravité des faits reprochés, s’ils sont suffisamment caractérisés.

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Prise d’acte de la rupture du contrat de travail : attention à l'ancienneté des faits reprochés à l’employeur

Prise d’acte de la rupture du contrat de travail : attention à l'ancienneté des faits reprochés à l’employeur | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

La Cour de cassation, dans un arrêt du 26 mars 2014 (Cass. Soc. 26.03.2014 : n°12-23634) réaffirme le principe selon lequel la prise d’acte permet au salarié de rompre le contrat de travail en cas de manquements suffisamment graves de l’employeur empêchant la poursuite du contrat de travail.

Stéphane NEREAU's insight:

L’arrêt de la Cour de Cassation du 26 mars 2014  a permis de réaffirmer le principe selon lequel les faits doivent être suffisamment graves, mais surtout qu’ils doivent empêcher la poursuite de la relation contractuelle.

Or, des faits anciens, ne pourront pas légitimer une prise d’acte, surtout si le salarié est resté dans l’entreprise pendant encore un temps relativement long.

En l’espèce, le salarié avait pris acte de la rupture de son contrat de travail en 2006, justifiant de 5 ans d’ancienneté.

Il reprochait à l’employeur des faits, parmi lesquels, certains dataient de 4 ans auparavant.

Dès lors, ces reproches étaient trop anciens et n’avaient pas jusqu’en 2006 empêché la poursuite de la relation contractuelle.

Il s’agit là d’une décision logique. Si le contrat de travail s’est poursuivi pendant plusieurs mois, ou années malgré des manquements, la prise d’acte ne parait évidemment pas justifiée. Les manquements reprochés ne sont pas si graves puisque le salarié a tout de même pu continuer à travailler.

Cette jurisprudence en rappelle une autre : si les faits reprochés à l’employeur ont cessé soit parce qu’il aura régularisé la situation, soit parce qu’il aura mis fin aux pratiques reprochés, la prise d’acte ne parait pas plus justifié, et le salarié sera débouté.

Sources :

Cour de Cassation, chambre sociale, arrêt du 26 mars 2014 : RG n°12-23634

Cour de Cassation, chambre sociale, arrêt du 30 mars 2010 : RG n°08-44263

Cour de Cassation, chambre sociale, arrêt du 23 janvier 2013 : RG n°11-20356

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Salariés, en cas de manquement de votre employeur, attention à ne pas trop tarder à demander la prise d’acte de rupture du contrat de travail

Salariés, en cas de manquement de votre employeur, attention à ne pas trop tarder à demander la prise d’acte de rupture du contrat de travail | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Dans un arrêt en date du 26 mars 2014, la Chambre Sociale de la Cour de cassation est venue rappeler que dès lors que les manquements de l'employeur invoqués par le salarié à l'appui de sa prise d'acte sont anciens, ils ne peuvent justifier cette dernière dans la mesure où ils n'ont pas empêché la poursuite du contrat de travail.

Stéphane NEREAU's insight:

En conséquence, à partir du moment où le contrat s'est poursuivi pendant plusieurs mois voire plusieurs années malgré un certain nombre de manquements de l’employeur, la justification de la prise d'acte sera désormais difficile à faire valider par les juges. Selon la doctrine, "les manquements doivent être d'une gravité telle qu'ils doivent contraindre le salarié à quitter l'entreprise dans les plus brefs délais. A défaut, ce dernier aura semble-t-il toutes les peines du monde à obtenir gain de cause".

Source : Cass. Soc, 26 mars 2014, n°12-23637

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"S'auto-licencier" va-t-il devenir moins risqué?

"S'auto-licencier" va-t-il devenir moins risqué? | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it
L'Assemblée a voté une proposition de loi pour sécuriser la "prise d'acte", la rupture du contrat de travail par un salarié en conflit avec son patron. Objectif: éviter aux salariés de se retrouver sans ressources pendant parfois plusieurs années.
Stéphane NEREAU's insight:

C'est pour protéger les salariés que des députés de la majorité ont déposé une proposition de loi, votée ce jeudi 27 février à l'Assemblée nationale. Le texte propose que les prud'hommes saisis d'une demande de qualification d'une prise d'acte -autrement dit sommés de décider s'il s'agit d'une démission ou d'un licenciement- statuent dans un délai d'un mois. Cette procédure accélérée existe déjà dans affaires de requalification de CDD en CDI.

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prise d'acte de la rupture aux torts de l'employeur : salariés, attention danger !

prise d'acte de la rupture aux torts de l'employeur : salariés, attention  danger ! | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Si la LOI n° 2014-743 du 1er juillet 2014 relative à la procédure applicable devant le conseil de prud'hommes dans le cadre d'une prise d'acte de rupture du contrat de travail par le salarié a accéléré la procédure en permettant un accès direct au bureau de jugement dans le délai d’un mois de la saisine, la Chambre Sociale de la Cour de Cassation a, quant à elle, par son arrêt en date du 26 mars 2014, ajouté à la jurisprudence sur la prise d'acte de la rupture, une condition singulière, rendant ce mode de rupture particulièrement dangereux pour les salariés qui souhaiteraient encore prendre le risque d'y recourir.

Stéphane NEREAU's insight:

Selon la Chambre sociale, pour que la prise d'acte de la rupture du salarié produise les effets d'un licenciement, il est nécessaire que les manquements de l'employeur empêchent la poursuite du contrat de travail, ce qui n'est, au sens de la Cour, pas le cas de manquements anciens.


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Prise d'acte au torts de l'employeur par le salarié protégé : une sanction lourde de conséquence

Prise d'acte au torts de l'employeur par le salarié protégé : une sanction lourde de conséquence | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

La prise d’acte de la rupture de son contrat de travail aux torts de l’employeur par un salarié représentant du personnel produit les effets d’un licenciement nul conformément à la jurisprudence sociale constante (Cass. soc. 5 juillet 2006, n° 04-46009)

Stéphane NEREAU's insight:

Le salarié a donc droit à une indemnité forfaitaire égale aux salaires qu’il aurait dû percevoir jusqu’à la fin de son mandat de représentant du personnel selon un arrêt récent (Cass. soc. 12 mars 2014, n°12-20108).

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Prise d’acte de la rupture : que se passe-t-il lorsque les faits sont découverts après la rupture ?

La prise d’acte est un moyen pour le salarié de rompre le contrat de travail du fait d’un manquement de son employeur empêchant la poursuite des relations contractuelles.

Amenés à se prononcer sur les conséquences de cette rupture, les juges tranchent pour un licenciement sans cause réelle et sérieuse lorsque la prise d’acte est justifiée. Au contraire, elle se traduira par une démission (Cass. soc. 25 juin 2003, n°01-42.335) si les juges constatent que la prise d’acte n’est pas justifiée.

Ainsi, le salarié doit s’appuyer sur des faits de nature à justifier la rupture du contrat de travail au tort de l’employeur. Mais quand est-il lorsque le salarié invoque des faits postérieurs à la prise d’acte ? C’est la question à laquelle la chambre sociale de la Cour de cassation a dû répondre dans un arrêt du 9 octobre 2013.

Stéphane NEREAU's insight:

En l’espèce, dans la lettre de rupture, le salarié reprochait à son employeur d’effectuer tardivement et de façon répétée le paiement de son salaire. Et devant le juge, le salarié motivait également sa prise d’acte par une filature effectuée par un détective privé à la demande de l’employeur, mais dont il avait eu connaissance après ladite prise d’acte. Même si une telle surveillance du salarié porte atteinte à sa vie privée (Cass. soc. 26 novembre 2002, n° 00-42.401), la Cour de cassation n’accepte pas de prendre en compte ces faits dans la prise d’acte de la rupture puisqu’ils ont été découverts par le salarié après la rupture de son contrat de travail.

Cette limitation posée par l’arrêt du 9 octobre 2013 n’empêche pas le juge d’examiner tous les manquements de l’employeur qui ne seraient pas mentionnés dans la lettre de rupture, mais qui, auraient été découverts avant la prise d’acte.

Cass. soc. 9 octobre 2013, n° 11-24.457

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Faire face à une prise d’acte de la rupture du contrat de travail

Faire face à une prise d’acte de la rupture du contrat de travail | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Non prévue par le Code du travail, mais encadrée par la jurisprudence depuis 2003, la prise d’acte est un mode de rupture alternatif du contrat de travail. Etat des lieux.

Stéphane NEREAU's insight:

Lorsque la rupture produit les effets d’une démission, le salarié ne peut prétendre à aucune indemnité de rupture. Il peut même être condamné, le cas échéant, à verser à l'employeur une indemnité compensatrice de préavis (décision de la chambre sociale de la Cour de cassation du 4 février 2009), voire des dommages et intérêts pour rupture abusive (article L 1237-2 du Code du travail).

 

A l’inverse, si les manquements reprochés à l'employeur justifient la rupture à ses torts, la prise d'acte produit les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse, ouvrant droit à des dommages et intérêts et aux diverses indemnités de rupture (indemnité légale ou conventionnelle de licenciement, indemnité de préavis et de congés payés, etc.).

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