Le 22 janvier 2014, le cabinet d'évaluation et de prévention des risques professionnels Technologia a lancé un appel pour la reconnaissance du syndrome d'épuisement professionnel au tableau des maladies professionnelles. L'initiative, soutenue notamment par Force Ouvrière ou CFE-CGC, a déjà recueilli plus de 3 600 signatures. Martine Keryer, Médecin du travail et Secrétaire générale du syndicat CFE-CGC santé au travail, revient sur la nécessité de reconnaître enfin les pathologies psychiques liées au travail.
Comment comptez-vous obtenir la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle ?
Ce ne sera pas le burn-out qui sera reconnu comme maladie professionnelle car c'est un terme qui n'est ni médicalement, ni scientifiquement reconnu. Ce seront les troubles psychologiques liés au travail. Parmi eux, nous comptons mettre en avant trois pathologies : la dépression d'épuisement, le stress post-traumatique, et l'anxiété généralisée. Au sein du Conseil d'orientation des conditions de travail (COCT), une commission travaille sur le sujet et a émis un rapport d'experts. Actuellement la situation est bloquée. Mais, avec les partenaires sociaux, nous travaillons sur ce problème. Le patronat, lui, avance plus doucement. C'est normal car cette reconnaissance signifie un coût supplémentaire. Mais j'ai bon espoir ! En étant optimiste, je dirais que ça bougera d'ici un an.