Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social
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Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social
Actualités, en France et dans le monde, sur les pratiques managériales actuelles jusqu'a l'innovation managériale dans les organisations. Ce thème continue d'aborder les réglementations et les bonnes pratiques en Santé Sécurité au Travail et dans la Relations Humaines. Les sujets suivants seront également abordés : les conditions de travail, la qualité de vie au travail, l'épuisement professionnel et l'entrepreneuriat.
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Scooped by Stéphane NEREAU
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On ne mute pas un salarié protégé sans son accord

L’affaire présente concerne un salarié engagé à compter du 7 septembre 1981, en qualité de chauffeur pour le compte d’un centre d’aide par le travail.

Au sein cet organisme, devenu ESAT, il exerce en dernier lieu les fonctions d'aide médico-psychologique, ainsi que des mandats de délégué du personnel et de conseiller prud'homme.

Par une lettre du 22 octobre 2009, son employeur l’informe de sa réintégration au poste de chauffeur, ce que le salarié refuse par une lettre du 29 octobre 2009.

Par une autre lettre du 5 novembre 2009, l’employeur demande au salarié de se présenter, dans l’établissement d’origine le 9 novembre à 9 heures, à défaut de quoi, il saisirait l'inspecteur du travail.

Finalement, par lettre du 23 novembre 2009, le salarié prend acte de la rupture de son contrat de travail, puis saisit la juridiction prud'homale afin d'obtenir la requalification de la prise d'acte en licenciement nul, ainsi que la condamnation de l'employeur à lui verser les sommes dues à ce titre.

Dans un premier temps, la cour d’appel déboute le salarié de sa demande, considérant que le salarié a décidé, prématurément, de prendre acte de la rupture de son contrat de travail.

Stéphane NEREAU's insight:

Ce n’est pas du tout l’avis de la Cour de cassation, qui casse et annule l’arrêt de la cour d’appel.

Les juges, dans cette affaire, relèvent le fait que l’employeur avait purement et simplement imposé au salarié de se présenter sur un nouveau lieu de travail pour y exercer des fonctions différentes, ce dont il résultait que l’employeur avait commis un manquement rendant impossible la poursuite des relations contractuelles avec le salarié protégé.


Cour de cassation du 06/05/2014, pourvoi n°13-12472

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Prise d'acte au torts de l'employeur par le salarié protégé : une sanction lourde de conséquence

Prise d'acte au torts de l'employeur par le salarié protégé : une sanction lourde de conséquence | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

La prise d’acte de la rupture de son contrat de travail aux torts de l’employeur par un salarié représentant du personnel produit les effets d’un licenciement nul conformément à la jurisprudence sociale constante (Cass. soc. 5 juillet 2006, n° 04-46009)

Stéphane NEREAU's insight:

Le salarié a donc droit à une indemnité forfaitaire égale aux salaires qu’il aurait dû percevoir jusqu’à la fin de son mandat de représentant du personnel selon un arrêt récent (Cass. soc. 12 mars 2014, n°12-20108).

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Salarié protégé : prorogation conventionnelle du mandat

Salarié protégé : prorogation conventionnelle du mandat | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

L’employeur ne peut remettre en cause par voie d’exception un accord collectif prorogeant les mandats des représentants du personnel qu’il a signé et appliqué sans réserves.


Dans cette affaire, par voie d’accords collectifs successifs, les mandats des représentants du personnel ont été prorogés à trois reprises le 24 juin 2004, puis le 16 septembre 2005 et enfin le 26 octobre 2006. Un salarié qui avait été élu membre du comité d’entreprise a été licencié le 22 juin 2007 et a signé une transaction le 9 juillet 2007. Contestant la rupture de son contrat de travail au motif que son employeur n’a pas respecté les règles du statut protecteur, le salarié a saisi la juridiction prud’homale en avril 2008 aux fins qu’il soit prononcé la nullité de son licenciement et de la transaction signée postérieurement. L’employeur se fondait sur le principe jurisprudentiel constant que « seul un accord unanime passé entre le chef d’entreprise et les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise peut différer le terme des mandats des délégués du personnel et des membres du comité d’entreprise dont le renouvellement doit avoir lieu à échéance ». Ainsi, l’employeur faisait valoir que le mandat de représentant au comité d’entreprise dont se prévalait le salarié n’était pas valable, dès lors que les dernières élections au comité d’entreprise de l’entreprise avaient eu lieu en 2002, et que le premier accord de prorogation du 24 juin 2004, prévoyant une prorogation jusqu’au 30 novembre 2005, n’avait pas été signé par toutes les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise. Par voie de conséquence, selon l’employeur, le salarié ne bénéficiait plus du statut protecteur lors de son licenciement.

Stéphane NEREAU's insight:

Toutefois, la Cour de cassation ne suit pas cette argumentation. Les Hauts magistrats ont considéré que l’accord de prorogation signé répondait aux caractéristiques de l’accord collectif et que celui-ci ne pouvait pas être remis en cause par l’employeur qui l’avait signé et appliqué sans réserve. Pour la Cour, la prorogation était donc valable et le salarié aurait dû bénéficier de la procédure de protection. Cette position peut sembler surprenante au regard de sa jurisprudence constante. En effet, la prorogation ou prolongation du mandat des membres du comité d’entreprise est licite si elle résulte d’un accord de prorogation unanime entre l’employeur et les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise (Cass. soc., 13 juin 1989, n° 88-60.556). La Cour de cassation a réaffirmé régulièrement ce principe bien établi par des arrêts plus récents (Soc. 27 mai 1999, n° 98-60.327, Bull. civ. V, n° 241 ; 7 mai 2002, n° 00-60.390 ; 12 juill. 2006, n° 05-60.331 ; 12 mars 2003, n° 01-60.771, Bull. civ. V, n° 96 ; 13 juin 1990, n° 89-60.974 ; 26 juin 2013, n° 12-60.246, RDT 2013. 715, obs. I. Odoul-Asorey ; Dalloz actualité, 18 juill. 2013, obs. B. Ines ). Solution identique en matière de prorogation des mandats des représentants du personnel dans l’hypothèse d’un transfert d’entreprise (C. trav., art. L. 2314-28 et L. 2324-26).

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Un agent contractuel de la fonction publique hospitalière membre du CHSCT a droit au statut de salarié protégé !

Un agent contractuel de la fonction publique hospitalière membre du CHSCT a droit au statut de salarié protégé ! | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

L’arrêt N°342863 du Conseil d’État du 9 mai 2011 a indiqué que les dispositions de l’article L2411-13 du Code du Travail sur la procédure de licenciement d’un salarié protégé et membre du CHSCT s’applique à un agent contractuel de la fonction publique hospitalière.

Conformément à l’article R2411-1 du Code du Travail, seuls les fonctionnaires titulaires et stagiaires sont exclus des dispositions du statut de salarié protégé.

Stéphane NEREAU's insight:

Dans la fonction publique, les agents titulaires ou stagiaires, représentants du personnel dans les instances représentatives du personnel : Comité Technique d’Établissement, Conseil de Surveillance, Commission Administrative Paritaire ou CHSCT ne peuvent pas bénéficier du statut de salarié protégé.

Toutefois, ces agents peuvent demander à l’administration publique de bénéficier de la protection fonctionnelle prévue à l’article 11 de la loi 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires.

Cette disposition prévoit que les administrations et les employeurs publics sont tenus d’assurer la protection de leurs agents qui sont victimes d’agression dans le cadre de leurs fonctions, de leurs mandats ou lors de condamnations civiles ou pénales liées à une faute de service.

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Salarié protégé - Convocation du CE

Salarié protégé - Convocation du CE | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it
L’employeur peut-il envoyer la convocation du CE à la réunion de consultation sur le projet de licenciement d’un salarié protégé avant de faire l’entretien préalable au licenciement ?
Stéphane NEREAU's insight:

Dans cette affaire, le Conseil d’Etat a validé la légalité de l’autorisation de licenciement, en considérant que la réalité du motif économique de licenciement de l’ensemble du personnel était établie dès lors que le préfet avait prononcé la fermeture totale et définitive de l’établissement et que le fait que cette fermeture résulte d’une faute, ou de la légèreté blâmable, de l’employeur est sans incidence sur la légalité de l’autorisation accordée.

 

CE, 8 avril 2013, n° 348559

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La rupture conventionnelle conclue avec un salarié protégé relève de la compétence du juge administratif

La rupture conventionnelle conclue avec un salarié protégé relève de la compétence du juge administratif | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Mettant fin à un débat jurisprudentiel des juges du fond, la Cour de cassation a tranché : toutes les contestations portant sur la validité d’une rupture conventionnelle conclue avec un salarié protégé relève de la compétence des juridictions administratives uniquement (Cass. Soc. 26.03.2014 : n°12/21136).

Stéphane NEREAU's insight:

En conclusion, eu égard à l’autorisation administrative donnée, et eu égard au principe de séparation des pouvoirs, c’est le juge administratif qui est compétent pour apprécier la contestation des ruptures conventionnelles des salariés protégés, quel que soit le motif de la contestation de ladite rupture : validité de la convention, vice du consentement, etc.

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La Cour de cassation encadre la transaction après une rupture conventionnelle

La Cour de cassation encadre la transaction après une rupture conventionnelle | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it

Le salarié et l'employeur qui signent une rupture conventionnelle peuvent-ils ultérieurement conclure une transaction ? Oui, répond la Cour de cassation mais à la condition qu'elle intervienne postérieurement à l'homologation, ou à l'autorisation de l'administration s'il s'agit d'un salarié protégé, et qu'elle ne règle pas un différend relatif à la rupture du contrat.

Certaines entreprises décident de sécuriser leur rupture conventionnelle en concluant avec le salarié une transaction. Pour autant, elle ne permet pas à l'entreprise de se prémunir contre tout recours, comme en témoigne cet arrêt rendu hier par la Cour de cassation.

Stéphane NEREAU's insight:

Une transaction est possible à deux conditions

Les parties pouvaient-elles conclure une telle transaction ? La Cour de cassation ne l'interdit pas mais pose deux conditions.

  • D'une part, la transaction doit intervenir postérieurement à l'homologation de la convention de rupture par l'autorité administrative ;
  • D'autre part, elle ne doit pas viser à régler un différend relatif à la rupture du contrat de travail mais à son exécution sur des éléments non compris dans la convention de rupture.
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Le mandat ne paralyse pas le pouvoir disciplinaire de l’employeur

Dès lors qu'un salarié protégé se rend coupable d'une faute grave, il s'expose comme tout autre salarié à une lourde sanction pouvant le conduire à son licenciement.

Les représentants du personnel n'échappent pas au pouvoir disciplinaire de l'employeur, bien que leur mandat représentatif leur confère une responsabilité particulière au regard de la vie collective au sein de l'entreprise.

Stéphane NEREAU's insight:

Ceux-ci peuvent, s'ils enfreignent le règlement intérieur ou les clauses de leur contrat de travail de façon suffisamment grave et caractérisée, faire l'objet d'un licenciement disciplinaire sous la garantie du respect de règles procédurales spécifiques et renforcées. Quelle que soit la gravité de la faute invoquée, un tel licenciement ne peut survenir qu'après une autorisation de licenciement délivrée par l'inspecteur du travail, lequel se charge de vérifier, au cours d'une enquête que la rupture du contrat de travail n'est pas un moyen d'évincer une activité syndicale ou de représentation du personnel marquée par des positions trop embarrassantes pour la direction.

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Licenciement d'un salarié protégé : la consultation du CE est obligatoire

Licenciement d'un salarié protégé : la consultation du CE est obligatoire | Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social | Scoop.it
Vous êtes membre du CE et un projet de licenciement contre un de vos collègues, également salarié protégé, est envisagé. Dans un tel cas, l'employeur doit consulter votre instance lors d'une réunion au terme de laquelle vous devez rendre un avis.
Stéphane NEREAU's insight:

Le comité d'entreprise donne un avis sur le projet de licenciement. Il se prononce à la majorité des membres présents, sachant que seuls les membres ayant voix consultative, délibérative peuvent participer au vote. Le vote a lieu à bulletin secret, sachant que tous les membres peuvent rendre un bulletin blanc.

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