Ils sont rares, dans le milieu agricole, à prendre le risque de critiquer les pesticides. Et ce d’autant plus lorsqu’ils sont ouvriers agricoles, à la merci d’un employeur. Une salariée chez un producteur de pommes du Limousin, confrontée à de multiples manquements et expositions délétères, vient pourtant de porter plainte contre X.
Aujourd’hui, la jeune femme est en arrêt de travail. Quand elle s’est plainte de ses maux de tête à son employeur, il lui a répondu que c’était parce qu’elle avait «la tête vide». «Sans vouloir établir de causalité entre ces épandages de pesticides, les conditions de mise en œuvre de ces derniers et l’état de santé de cette dame, il semble qu’il y ait néanmoins urgence à intervenir», plaident les deux associations. La santé des consommateurs les préoccupe également, puisque des infractions aux délais qui doivent séparer le traitement de la récolte ont été rapportées, exposant les amateurs de Golden à un risque accru. «De nombreux signalements de ce type nous arrivent de toutes les régions de France, aussi bien en arboriculture qu’en viticulture», explique Fabrice Micouraud, fondateur de Allassac ONGF et administrateur de GF. Pourquoi ce genre de plainte est-il si rare? «Dénoncer ces faits en tant que riverains exposés aux épandages vous expose déjà à de fortes pressions. Alors imaginez quand c’est vos conditions de travail que vous dénoncez…»