Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social
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Management contemporain à l'innovation managériale - Droit social
Actualités, en France et dans le monde, sur les pratiques managériales actuelles jusqu'a l'innovation managériale dans les organisations. Ce thème continue d'aborder les réglementations et les bonnes pratiques en Santé Sécurité au Travail et dans la Relations Humaines. Les sujets suivants seront également abordés : les conditions de travail, la qualité de vie au travail, l'épuisement professionnel et l'entrepreneuriat.
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Scooped by Stéphane NEREAU
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Les clauses de rupture automatique du contrat de travail sont interdites

Le retrait du permis de conduire est une cause de licenciement mais il n'est pas possible de conclure une clause résolutoire si cet évènement survient.

Dans cette affaire, un salarié engagé en qualité d'employé commercial a été licencié pour cause réelle et sérieuse après avoir fait l'objet d'une suspension de son permis de conduire pour une infraction au code de la route commise dans le cadre de sa vie privée.

Au soutient de sa décision de licenciement, l'employeur évoque l'article 10 du contrat de travail, qui prévoit la rupture de la relation de travail en cas de retrait de permis de conduire.

Contestant cette décision, le salarié a saisi le Conseil de prud'hommes.

La Cour d'appel retient que la rupture du contrat de travail est valable puisque la perte du permis de conduire du salarié, qui est indispensable à l'exécution de son travail, est une cause de licenciement pour cause réelle et sérieuse.

Stéphane NEREAU's insight:

La Cour de Cassation estime quant à elle, qu'aucune clause du contrat ne peut valablement décider qu'une circonstance quelconque constituera en elle-même une cause de licenciement.


Ce qu'il faut retenir : l'employeur, lorsqu'il rédige un contrat de travail, ne peut y inclure une clause prévoyant qu'une circonstance entraine la rupture immédiate du contrat de travail (voir un modèle de CDI à temps plein et les clauses qu'il peut contenir).


En l'espèce, si le licenciement n'avait pas été justifié par la clause du contrat de travail, il aurait été valable puisque l'employeur peut procéder au licenciement d'un salarié qui perd son permis de conduire.


Le retrait du permis de conduire est une cause de licenciement mais il n'est pas possible de conclure une clause automatique de rupture du contrat si cet évènement survient.


Référence : Cass.Soc. 12 février 2014, n°12-11554

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Scooped by Stéphane NEREAU
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Licenciement : il est interdit de prévoir une clause résolutoire dans le contrat de travail

L’employeur ne peut pas prévoir dans le contrat de travail qu’un évènement quelconque constituera automatiquement une cause de licenciement, comme cela peut être le cas du retrait ou de la perte du permis de conduire.

Stéphane NEREAU's insight:

La Cour de Cassation, contrairement à la  Cour d’Appel, n’approuve pas cette argumentation et vient se ranger aux côtés du salarié.

En l’espèce, la lettre de licenciement ne motivait la mesure de licenciement prise qu’en se référant à la clause litigieuse du contrat de travail.

L’employeur aurait été plus inspiré à se référer au trouble causé à l’entreprise de par la perte du permis de conduire, plutôt que de s’appuyer exclusivement sur la clause résolutoire du contrat de travail sans détailler davantage.

La simple référence à une clause contractuelle ne suffit pas à justifier une mesure de licenciement.

Si l’employeur avait plus étayé la motivation de la mesure, le licenciement aurait pu être incontestable.

Pour la Haute Juridiction, deux principes doivent être appliqués strictement :

- En premier lieu, la lettre de licenciement fixe les termes et les limites du litige prud’homal,

- En second lieu, aucune clause du contrat ne peut valablement décider qu’une circonstance quelconque constituera en elle-même une cause de licenciement.


Sources : Cass. Soc. 12 février 2014, n°12-11554, Cass. Soc. 14 novembre 2000, n°98-42371

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