Les premières entreprises commencent à prendre au sérieux le risque de syndrome d’épuisement professionnel qui pousse les salariés à en faire trop. Cette usure à petit feu qui conduit certains à la dépression ou au suicide sera-t-elle un jour reconnue comme maladie professionnelle ?
Quelques groupes exemplaires. Depuis quatre ans, quelques entreprises commencent à prendre ce risque au sérieux avec la promotion de respect des horaires de travail et l’obligation de prendre ses temps de récupération et ses RTT, comme le constate le Dr Martineau: « C’est le cas pour certaines grands groupes comme l’IFP énergies nouvelles [Institut français du pétrole, NDLR] qui s’est doté d’une charte de bonnes pratiques pour les réunions et les mails. Par ailleurs, ce groupe possède un système de signalement lorsqu’un collaborateur effectue plus de 4 journée de 10H par trimestre. » En Allemagne, Volkswagen a décrété une trêve quotidienne de réception d'emails sur les téléphones professionnels. Les serveurs informatiques de l'entreprise ne dirigent plus les courriels vers les smartphones entre 18H15 et 07H00. Et, en France, un récent accord de branche a inscrit "un droit à la déconnexion" pour les cadres du secteur du numérique ne bénéficiant pas d'horaires fixes. Un début de reconnaissance.