Des substances chimiques qui prises isolément sont sans danger pour l’homme deviennent nocives quand elles sont mélangées. Cette découverte récente rebat les cartes de la toxicologie.
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Certains, tel le toxicologue André Cicolella, « lanceur d’alerte » à l’origine du Réseau environnement santé, appellent leurs pairs à faire au plus vite leur révolution culturelle et à en finir avec la notion de seuil de toxicité, rendue selon eux complètement obsolète non seulement par les effets cocktail mais aussi, plus largement, par les spécificités des perturbateurs endocriniens (lire ci-dessous). D’autres, comme le directeur scientifique de l’Anses, Gérard Lasfargues, se montrent plus prudents : « Il est vrai que, dans un certain nombre de cas, les seuils de toxicité prescrits par la réglementation ne sont plus valides », reconnaît-il. Mais de là à tout remettre à plat, il y a un pas qu’il ne semble pas prêt à franchir : « Il est tout à fait possible d’intégrer la problématique des effets cocktail dans la réglementation actuelle. Mais il est clair que, si l’approche par seuils de toxicité est conservée, nombre d’entre eux devront être revus radicalement à la baisse. » L’avenir seul dira lequel des deux a raison. Mais mieux vaudrait pour nous que ce débat d’experts soit tranché assez vite. D’après un rapport récent du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’exposition aux substances chimiques a fait, en 2011, 4,9 millions de morts.