Huit logements sociaux sur 10 contiennent de l’amiante. La fibre cancérogène pose un problème de santé publique et de santé au travail, qui va coûter des milliards d’euros. Qui paiera? Quels impacts pour la rénovation énergétique de l’habitat? Le Journal de l’environnement s’est penché sur cette question, qui concerne tant les HLM que le parc privé.
Effectivement, la facture risque d’être salée. Au ministère du logement, on assure qu’«on ne transigera pas sur le sujet et donc sur les moyens qui seront consacrés». Une position de principe qui devra passer sous les fourches caudines du chiffrage en cours des surcoûts induits par la situation. C’est le CGEDD qui mène ce délicat exercice, dont les résultats pourraient être connus début 2014. L’USH a déjà avancé quelques chiffres, remontés du terrain. Le coût des opérations de repérage de l’amiante avant démolition a bondi (+75%), tout comme celui de l’élimination des déchets. Dans le cadre d’une démolition, le coût des travaux de désamiantage varie de 2.000 à 20.000 € par logement, avec une augmentation moyenne des prix de 30% depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation en 2012. Pour la réhabilitation des logements, le coût des travaux de désamiantage a augmenté de plus de 50%, variant de 500 à 15.000 € selon la nature des matériaux amiantés et la méthode employée. Dans 25% des cas examinés par l’USH, la découverte d’amiante a entraîné la suppression de travaux préalablement programmés (contre moins de 10% avant 2012). Et tout cela sans compter, par exemple, le coût des relogements désormais quasi systématiques. «La nouvelle réglementation impose de prendre de telles mesures de protection qu’en pratique, les opérations de rénovation n’impactant que l’extérieur des logements passent quasi systématiquement par le relogement des ménages», illustre Christophe Boucaux.