Plus autonome, le salarié en télétravail est responsabilisé. Il développe une compétence d'anticipation et propose souvent des pistes d'amélioration efficaces. Blaise Barbance, responsable développement RH, dresse le bilan de l'expérience menée au sein de Groupama Rhône-Alpes Auvergne.
La synthèse du diagnostic met en évidence que le caractère bureaucratique et règlementaire de l’entreprise a également un effet protecteur sur les identités. Le mode d’expérimentation (très progressif) du télétravail à Groupama est compatible avec le pacte social fortement encastré dans la culture maison et permet une « digestion » lente par ajustements successifs. Mais Groupama, c’est aussi historiquement un monde communautaire (Nisbet) fondé sur les valeurs du mutualisme, rythmé par des rituels et baigné dans un fonctionnement paternaliste. Et par son mode de développement (volontariat, réversibilité, sélectivité, progressivité, transparence), le télétravail permet de moderniser en douceur les pratiques professionnelles : appropriation de ses conditions de travail, développement de la motivation personnelle, de la rigueur, d’une communication plus formalisée…Bref, des prémisses d’une identité plus sociétaire.
Dès lors, trois scénarios possibles peuvent se dessiner :
une continuité par la reproduction du compromis socialune transformation, qui peut déboucher sur la modernisation du mode de fonctionnement interne, par l’émergence de nouvelles situations de travail, où le lieu du travail s’avère de plus en plus « panaché » entre site, domicile, déplacement, télécentre…une forme d’invention, par l’impact de cette expérimentation régulatrice au sein de l’entreprise : volontariat, réversibilité,dialogue social transparent et constructif sont des modalités de gestion de projet originales, à l’opposé des business plan délivrés par les cabinets de conseil.