Le projet de loi relatif à la formation professionnelle a été adopté par l'Assemblée nationale en première lecture vendredi 7 février. Malgré près de 1000 amendements déposés, le texte d'origine n'a pas subi de modification majeure. Son passage devant le Sénat est prévu à partir du 18 février. Quel est pour vous, président de la Fédération de la formation professionnelle, le principal apport de cette réforme ?
Jean Wemaëre: Ce qui change surtout c'est le rapport des entreprises à la formation professionnelle. Ce sera désormais un investissement. Le chef d'entreprise devient socialement responsable de la compétence de ses salariés. Il faut donc évaluer l'action et ses résultats par rapport aux enjeux de l'entreprise (moins d'incidents, moins de pannes, par exemple). Puis assurer un suivi de la personne. Le nouvel entretien bisannuel prévu par la loi est d'une autre nature que l'entretien annuel déjà pratiqué par la plupart des grandes entreprises.
Clé de voûte de la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, le compte personnel de formation (CPF) entre en vigueur le 1er janvier 2015. "Il a été créé à la demande des partenaires sociaux. Ce nouveau dispositif répond au besoin implicite de favoriser l'accès à la formation des personnes peu qualifiées, mais aussi des demandeurs d'emploi", commente Éric Mouney, responsable du pôle formation emploi au sein de la chambre de métiers et de l'artisanat de la Haute-Vienne.