C'est une lugubre entrée en matière dont la 19e Conférence des Nations unies sur le climat, réunie depuis hier à Varsovie, se serait sans doute bien passée. Mais comment ne pas faire le rapprochement entre le typhon Haiyan et le réchauffement de la planète ? Ce nouveau cataclysme et son impact dévastateur s'ajoutent au « poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir », a pointé Christiana Figueres, la responsable climat de l'ONU, en ouverture de ce sommet qui réunit plus de 190 pays.
Via Stéphane NEREAU
Au sommet de Durban de 2012, les Etats ont en effet convenu de faire tourner à partir de 2020 un nouveau logiciel, en lieu et place de celui fabriqué par l'ONU en 1997 à Kyoto où a été signé le premier texte contraignant sur les GES. Ce protocole, qui vise à limiter le réchauffement à 2 degrés Celsius d'ici à 2100, est aujourd'hui totalement dépassé dans la mesure où il ne couvre plus que 15 % des émissions totales. En gros, celles de l'Europe, les Etats-Unis n'ayant pas ratifié cet accord et les grands pays émergents dont la Chine, aujourd'hui premier pollueur de la planète, n'ayant pas à l'époque été mis soumis contrainte. L'accord de Paris doit mettre fin à ce hors-jeu.
Sur le front des réparations, les pays les moins développés et les plus exposés au réchauffement, risquent d'avoir à se contenter des « arrangements institutionnels » promis l'an dernier à la conférence de Doha. La formule est vague et évite d'avoir à parler d'un « mécanisme pour pertes et dommages », concept rejeté par les pays riches dont les Etats-Unis qui redoutent le coût de demandes d'indemnisations en série. Les pays du Nord ont aussi promis 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour aider ceux du Sud à faire face au changement de climat. Le versement de ce soutien doit débuter en 2014. Mais au compte-gouttes.