Public Health - Santé Publique

Hier avait lieu la journée mondiale de l’hypertension artérielle (HTA). Cette maladie chronique surnommée le “tueur silencieux” touche 1 français sur 3 et constitue un facteur de risque majeur des maladies cardiovasculaires (AVC, infarctus, insuffisance cardiaque, …).

Environ la moitié des hypertendus s’ignorent, et ne sont pas traités, avec un diagnostic parfois tardif au stade des complications (maladies cardio-vasculaires, insuffisance rénale, baisse de la vision etc…). Il s’agit donc d’un enjeu majeur de dépistage, de prévention et de santé publique. Car on estime que plus de 10% des décès au niveau mondial.

La télémédecine peut favoriser le dépistage et la prévention de l’HTA, en facilitant l’accès aux soins, l’information et l’éducation thérapeutique. La pré-consultation numérique en cardiologie intègre logiquement une évaluation de la tension artérielle et du risque d’hypertension. La téléconsultation pourrait servir essentiellement au suivi, la surveillance et à l’information, couplée à une surveillance par automesure du patient. La télé-expertise peut faciliter la prise en charge des cas difficiles d’HTA mal équilibrée.

Pour lutter contre l’HTA, outre le traitement par les médicaments, il est important de maitriser le poids, faire une activité physique régulière et diminuer la consommation de sel et d’alcool.

Alors que le délai de consultation d’un spécialiste comme le cardiologue est en forte augmentation à environ 60 jours, les études statistiques publiées récemment par la DREES montrent une augmentation du nombre de médecins à 226.000 en 2018 (+10000 depuis 2012). Mais la disparité entre médecins spécialistes (cardiologue, pneumologue, ophtalmologue...) et généralistes est grandissante. Cette évolution est inquiétante puisque le médecin généraliste constitue un pilier de la coordination des soins/du parcours de soin. L’augmentation du numerus clausus (nombre d’étudiants admis en seconde année d’études de santé) n’est pas la seule solution.

Le temps de travail moyen d’un médecin est de 57h/semaine avec en moyenne 33 heures au contact des patients

In DREES 2016 - Portrait des professionnels de santé

L’usage de la télémédecine, que ce soit en cardiologie ou dans toute autre spécialité, pourrait améliorer la coordination des soins et la prise en charge des patients. Outre la télésurveillance des maladies chroniques (comme l’insuffisance cardiaque, l’hypertension artérielle…), l’usage de la téléconsultation et de la télé-expertise pourrait lutter efficacement contre les désert médicaux, augmenter le temps médical disponible, améliorer le suivi et la prévention.

Repenser les rôles des professionnels de santé est indissociable de l’évolution de la e-santé et de ses usages.