[La loi ALUR doit être appliquée] Le mal-logement en France : plus qu'hier et certainement moins que demain | Immobilier | Scoop.it

La France compte 3,8 millions de personnes mal logées et 12,1 millions de personnes dont les conditions de logement sont si fragiles que le plus petit accident de vie peut faire basculer. La fondation Abbé-Pierre a présenté le 17 décembre les chiffres du mal-logement, s'appuyant sur l'enquête nationale Logement de l'Insee réalisée en 2013-2014.


Comment une loi, issue de deux ans de concertation, d’un débat parlementaire de neuf mois, de plusieurs avis du Conseil d’État et d’une décision du Conseil Constitutionnel, pourrait-elle ne pas être appliquée ou ne l’être que partiellement par la majorité qui l’a votée ?

 
La situation du logement se dégrade, la Fondation Abbé Pierre ne cesse de le rappeler et d’en alerter les pouvoirs publics. Mais il serait ridicule d’en faire porter la responsabilité à la loi ALUR qui n’est pas encore en vigueur. De plus, cette loi est justement censée s’attaquer aux dérives qui ont participé à la flambée des prix de l’immobilier, qui ne profite qu’à une minorité au détriment de la majorité des ménages, particulièrement des plus modestes.
 
Il serait donc indécent que les lobbies professionnels qui n’ont eu de cesse de combattre cette loi – et d’en obtenir des assouplissements – soient au final mieux considérés que la représentation démocratique qu’est le Parlement. La Fondation Abbé Pierre, qui s’est aussi impliquée dans le débat, a parfois été déçue, mais en est respectueuse. Elle sera donc vigilante à ce que les décrets permettent l’application effective et rapide de la loi.
 
La loi ALUR comporte en outre d’autres avancées importantes qui ne peuvent être négligées ni retardées, dans des domaines aussi vastes que les rapports locatifs, la lutte contre l’habitat indigne, la prévention des expulsions, les copropriétés dégradées ou encore les attributions de logements sociaux…
 
L’intervention des pouvoirs publics dans une régulation des marchés de l’immobilier, dont le coût est devenu insupportable pour le plus grand monde, est plébiscitée par les Français et fait partie des engagements du président de la République.
 
La loi ALUR doit être appliquée. Elle n’est pas la cause d’une construction en berne dont il faut chercher les solutions ailleurs de façon plus volontaire, notamment en libérant plus vite et moins cher le foncier, par une fiscalité immobilière incitative, une planification urbaine au niveau intercommunal et des financements adaptés aux besoins en logements moins chers.



Via Réseau national des centres de ressources Politique de la ville, association concert urbain