Cela faisait longtemps. Longtemps que les scientifiques ne s’étaient écharpés sur le très sensible sujet de l’empreinte carbone du gaz naturel. Une problématique d’abord mise sur la place publique avec les articles publiés, ces dernières années, sur les taux de fuite des puits américains de gaz de schiste. La problématique étant simple: plus ces fuites sont importantes, plus le bilan carbone de l’industrie gazière est lourd. Certains scientifiques, tel Robert Howarth, n’hésitent pas à affirmer que l’utilisation du gaz de schiste est aussi nocive pour le climat que le charbon. Estimation combattue avec force par l’industrie gazière.
Le derniers opus ne calmera pas les esprits échauffés par ces controverses. Jeudi 14 février, Science a jeté un pavé dans la mare, en publiant un papier plutôt original. Il synthétise les travaux d’une équipe menée par Adam Brandt. Avec ses 15 co-auteurs, le professeur d'ingénierie des ressources énergétiques à l’université Stanford a analysé plus de 200 études sur les taux de fuite de méthane du système gazier américain: du puits à la centrale électrique, du gazoduc à la station-service. De cette méta-analyse, les chercheurs tirent deux conclusions essentielles.