Élévation du niveau de la mer, amenuisement des stocks de poissons, insécurité alimentaire ou dépérissement des forêts sous l’effet du réchauffement : le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dresse un bilan des risques accrus liés au changement climatique et propose un tableau complexe de l’avenir qui nous attend. Comme le dit si bien Fred Pearce, nous devons nous « préparer au pire » (a), car personne ne sera épargné et les vulnérabilités existantes seront exacerbées.
Le changement climatique nous confronte directement à plusieurs obligations : améliorer les niveaux de vie de ceux qui produisent nos aliments, accroître durablement la productivité agricole, améliorer la résistance des systèmes alimentaires, optimiser les performances nutritionnelles et atténuer les émissions de GES liées à l’activité agricole. En bref, il s’agit d’opter pour une agriculture climato-intelligente, fondée sur une sécurité, une productivité, une durabilité et un respect de l’environnement accrus.
Pour le Groupe de la Banque mondiale, cette forme d’agriculture se décline selon plusieurs axes : renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en produisant plus et de manière plus rentable pour les agriculteurs sans nuire à l’environnement ; accroître la résilience en diminuant l’exposition aux risques et chocs de court terme (sécheresses, invasions acridiennes et maladies phytosanitaires) ; améliorer les capacités d’adaptation et de développement face aux stress de plus long terme (raccourcissement des saisons et précipitations erratiques) ; développer des écosystèmes sains ; et œuvrer pour une empreinte carbone réduite en minimisant les émissions liées à chaque calorie ou kilo de denrées alimentaires produit, en combattant la déforestation due aux besoins en terres agricoles et en éliminant le dioxyde de carbone de l’atmosphère.