En février dernier, l'Organisation mondiale de la santé et le Programme des Nation-Unies pour l'environnement ont dévoilé un rapport sur les perturbateurs endocriniens qui fera date. Non pas tant par la teneur des informations qu'il contient -une recension des effets connus de ces produits chimiques, qui agissent sur les multiples glandes hormonales des êtres vivants- que par les messages d'alerte envoyés à des Etats plus que frileux sur le sujet. C'est également la reconnaissance du travail des ONG spécialisées en santé environnementale qui est validé.
Le rapport délivre plusieurs messages très universels. A savoir que la reproduction est la pierre angulaire de la perpétuation des espèces et qu'un système endocrinien en bon état est indispensable. Or les alertes se multiplient. Jusqu'à 40% des hommes, dans certains pays, ont un sperme de piètre qualité, qui réduit leur possibilité d'engendrer. L'inquiétude pointe aussi pour les tout-petits: les malformations chez les bébés garçons ont cru de façon inquiétante et les naissances prématurées ou de bébés de petit poids se multiplient. Les adolescents sont également touchés: la poitrine des filles se développe anormalement tôt dans les pays développés étudiés, ce qui est un facteur de risque pour les cancers du sein. La bonne santé des adultes est également en jeu: le taux de cancers hormono-dépendants (sein, endomètre, ovaire, prostate, testicule, thyroïde) ne cessent d'augmenter depuis 50 ans. Enfin la prévalence de l'obésité (1,5 milliard de personnes) et du diabète de type 2 (passant de 153 millions à 347 millions entre 1980 et 2008) a spectaculairement augmenté dans le monde entier depuis 40 ans.