Faut-il ou non exploiter le gaz de schiste ? L'argument du prix de l'énergie est souvent avancé pour répondre positivement : l'exploitation du gaz de schiste permettrait de réduire la précarité énergétique et de rendre les entreprises françaises plus compétitives. Les États-Unis sont généralement cités comme une preuve de cette affirmation.
En résumé : petit manuel critique sur les mérites économiques des gaz non-conventionnels
"Aux États-Unis, le gaz de schiste a fait baisser le prix du gaz" → C'est vrai, à ceci près qu'il ne s'agit pas seulement de gaz de schiste mais de gaz non conventionnels. Le gaz de schiste en fait partie mais il est très minoritaire.
"Aux États-Unis, le gaz de schiste a divisé par 3 (ou 4 ou 5 ou plus) le prix du gaz" → C'est faux, ces chiffres prennent pour référence le pic de 2008, à un moment où les gaz non-conventionnels étaient déjà exploités à grande échelle. Sur une période plus longue, on constate effectivement une baisse mais de l'ordre de 30%.
"Aux États-Unis, le gaz de schiste a fait baisser le prix de l'énergie" → C'est faux, la baisse du prix du gaz n'est même suffisante pour compenser la hausse du charbon. Au mieux, l'exploitation des gaz non-conventionnels a permis de limiter la hausse globale du prix de l'énergie.
"Aux États-Unis, le gaz de schiste a aidé les entreprises" → C'est vrai, en tous cas pour la pétrochimie et les secteurs industriels très consommateurs en énergie (papeterie, métallurgie...) qui ont vu leurs factures de gaz baisser sensiblement.
"Aux États-Unis, le gaz de schiste a fait baisser la précarité énergétique et augmenter le pouvoir d'achat" → C'est faux, les prix résidentiels du gaz n'ont pas baissé et les prix des autres énergies ont continué à augmenter.