Alors que la Conférence internationale sur le Climat de Varsovie (COP19) s’achève sur un bilan mitigé, la situation climatique de la planète, elle, se détériore. Pour de nombreux experts, il ne fait pas de doute que les politiques climatiques actuelles ne donnent pas des signaux suffisants pour diminuer les émissions de GES, ni même d’ailleurs pour ralentir leur taux d’accroissement.
En 2011, la France a émis 485 Mt de Gaz à effet de serre. L’objectif de -40% par rapport à 1990 suppose d’économiser 170Mt par rapport au niveau actuel. Rappelons au passage que sur ces 485 Mt émis actuellement, seuls 30 Mt, soit 6% du total, proviennent du fonctionnement du secteur électrique, tous moyens thermiques confondus. En supposant que les émissions du secteur soient réduites de 50 % - ce qui serait déjà un effort considérable - cela ne permettra d’économiser que 15 Mt. Autrement dit, si la France veut atteindre son objectif de 40%, c’est clairement sur l’usage des combustibles fossiles dans le chauffage (résidentiel ou tertiaire) et dans le transport (véhicules individuels ou collectifs, transport de marchandises), que se situe le potentiel de réduction massive des émissions, comme le rappelle d’ailleurs François Dauphin du cabinet HP : « le développement [en France] d’un volume additionnel de production d’électricité verte n’a de sens que s’il est accompagné d’un transfert vers l’électricité d’usages fortement carbonés, tels que le carburant des véhicules ou le chauffage au fuel. Car c’est bien là que l’enjeu français pour une réduction massive des émissions de CO2 se situe ».