Le début du XXIe siècle est la période où la proportion de la population mondiale vivant en milieu urbain a dépassé celle vivant en milieu rural. Notre siècle est donc celui des villes, et d'une urbanisation galopante. Les développements urbains nécessaires pour assurer, à cette communauté globale vivant dans les villes, le niveau de vie auquel elle aspire ont un impact majeur sur l'environnement naturel et les ressources en eau. Les effets cumulés du réchauffement climatique et ceux de la surexploitation et des pollutions affectent ainsi les ressources hydriques dans la plupart des régions du monde, et complexifient de fait leur gestion durable [1].
Transport, énergie, déchets, eau : tous les flux traversant les villes sont concernés. Si le transport et l'énergie font régulièrement la une des journaux, les autres secteurs ne sont pas en reste. Relocaliser par exemple la production alimentaire : le "vivant" constitue un nouveau défi pour les espaces urbains. La végétalisation de la ville est devenue un élément clé pour les architectes, scientifiques, sociologues et urbanistes. Si l'idée du potager ou du jardin ouvrier en ville existe depuis longtemps, le mouvement a été grandement mis à mal au siècle dernier par le processus global d'industrialisation. Aujourd'hui, tout laisse à penser que l'agriculture urbaine sera l'un des piliers des villes de demain. Il suffit pour cela de regarder du côté des initiatives qui se multiplient dans les villes américaines, par exemple Georgia Street Community à Détroit [7], une ville plutôt réputée pour son industrie automobile vieillissante, ou Quesada Gardens à San Francisco [8]. Le concept est d'ailleurs poussé bien au-delà du jardinage traditionnel : l'agriculture urbaine est désormais une activité rentable, avec différents modèles économiques de distribution possibles.