La politique de libéralisation du secteur électrique amorcée par la Californie au milieu des années 1990 plonge en 2001 l'état dans une crise énergétique sans précédent. Envolées des prix de l'électricité sur les marchés de gros, coupures de courant à répétition et instabilités financières des trois grandes utilities (énergéticiens) californiennes (SCE, PG&E et SDG&E) font prendre conscience aux autorités locales de la nécessité de faire machine arrière. En conséquence, l'état californien instaure un cadre réglementaire strict où la tarification de l'électricité est scrupuleusement encadrée par le régulateur de l'énergie, la California Public Utility Commission (CPUC).
La tarification de l'électricité est un enjeu stratégique pour le développement des énergies renouvelables. L'essor du photovoltaïque en Californie repose principalement sur la capacité des installateurs de panneaux à délivrer un kWh bon marché, à un coût inférieur aux tarifs des utilities. Ainsi, sans nécessairement réduire leur consommation, les particuliers réalisent une économie sur le différentiel de coût de fourniture. Une refonte des tarifs va profondément bouleverser les calculs économiques des projets solaires et ainsi remettre en question leur rentabilité.
A l'heure où les états se rapprochent de plus en plus de leurs objectifs d'insertion d'énergie renouvelable (cf. Renewable Portfolio Standard) sur leurs réseaux électriques et où les crédits d'impôt sur les investissements dans le solaire chuteront de 30 à 10% en 2017 [4], la CPUC doit définir avec précaution les tarifs de l'électricité. Sans mettre en péril la pérennité du marché solaire, ils doivent permettre aux utilities de couvrir les coûts associés à l'essor formidable des sources d'énergie distribuée sur leur réseau électrique. Cependant, il y a fort à parier qu'il sera délicat pour la CPUC de faire consensus et de trouver le "juste équilibre". Ainsi, la tarification de l'électricité va être, à n'en point douter, l'objet de nombreux débats au cours des prochaines années en Californie.