L'Allemagne veut freiner le subventionnement des énergies renouvelables et enrayer la hausse des prix de l'électricité pour préserver la compétitivité de son industrie, mais met ainsi en péril aux yeux de beaucoup la transition énergétique amorcée il y a quinze ans. Quelques semaines après avoir pris ses fonctions, le ministre de l'Économie et de l'Énergie, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a fait ses premières propositions sur ce qu'il a qualifié mardi de "plus gros défi pour notre pays".
L'association de protection de l'environnement Bund a appelé à manifester mercredi et jeudi à Meseberg, près de Berlin, où le gouvernement allemand se réunit pour évoquer entre autres ce sujet. La révision du soutien aux énergie renouvelables ne constitue que la première étape du chantier qui attend M. Gabriel. Il doit ainsi trouver une solution qui assure la rentabilité des centrales à énergie fossile, et notamment à gaz. Beaucoup d'entre elles ne survivent pas à la concurrence des énergies renouvelables. Or, l'Allemagne en a besoin pour assurer son approvisionnement les jours sans vent et sans soleil.
Peter Terium, le patron du numéro deux allemand de l'énergie, RWE, a pressé le ministre de s'atteler au problème. "L'industrie est dans une situation catastrophique", a-t-il dit. La concurrence des énergies renouvelables est source de grosses pertes pour son groupe, qui va supprimer près de 7 000 emplois d'ici à 2016.