Lors de son discours du 14 janvier 2014 [1], le Président de la République Française, François Hollande, a souligné l’intérêt d’une coopération franco-allemande dans le secteur de l’énergie, en particulier dans le contexte actuel de réflexion sur les orientations que doit prendre la « transition énergétique » française.
Dans ce cadre, il est apparu nécessaire d’analyser en profondeur quelles sont les principales caractéristiques énergétiques des deux pays, en termes de consommation et de production. A l’issue de cette mise en perspective, il s’avère que, bien que la France et l’Allemagne connaissent des situations énergétiques et en particulier électriques très distinctes, les deux pays sont confrontés à des problématiques similaires à court terme, et seront confrontés à des enjeux identiques à moyen terme, nécessitant dès à présent l’instauration d’une réflexion commune sur ces sujets.
En raison d’une structure économique et sociétale différente, la situation énergétique de la France et de l’Allemagne est actuellement très contrastée. A ces éléments s’ajoutent des choix historiques de stratégie énergétique différents, en particulier pour la production électrique : la France a choisi de se tourner vers la technologie nucléaire dès les chocs pétroliers des années 1970, tandis que l’Allemagne a privilégié les sources fossiles (gaz, charbon, lignite, fioul) pour assurer sa production électrique.
Cela conduit à dessiner deux panoramas énergétiques bien distincts de part et d’autre du Rhin, ce qui se reflète par des émissions de gaz à effet de serre allant du simple au double entre la France et l’Allemagne.
A moyen et long termes, certaines divergences ne pourront que s’accentuer sur certains points :
Au-delà de ces divergences, une coopération franco-allemande sur le marché électrique européen apparaît plus que jamais comme un enjeu fondamental pour assurer la sûreté d’alimentation du système électrique. Alors que les questions de sécurité d’approvisionnement et d’intégration des énergies renouvelables étaient jusqu’alors essentiellement traitées au niveau national, le couple franco-allemand pourrait s’inscrire comme le moteur de l’évolution du market design électrique européen, actuellement en tâtonnement en Europe. Cette initiative doit toutefois se construire par étapes : une impulsion donnée par un moteur franco-allemand sur lequel peut se développer une démarche au niveau régional qui permettrait d’envisager à moyen terme une réforme générale de l’architecture du marché électrique européen.