Les réseaux d'infrastructures sont-ils suffisamment protégés à l'égard des aléas naturels pouvant affecter le service qu'ils assurent ? Dans un rapport rendu public le 22 avril, le CGEDD formule plusieurs recommandations destinées à sensibiliser davantage services de l'Etat, collectivités territoriales et opérateurs de réseaux à la mise en oeuvre d'une politique de "résilience".
Parmi les risques "classiques" dont la prise en compte est jugée "satisfaisante", le risque inondation "est celui qui concerne la plus grande surface du territoire national et est le mieux pris en compte dans les zonages et la planification accidentelle des opérateurs". Pour autant, "une crue centennale de la Seine, a fortiori une crue de type "1910", affecterait le fonctionnement des réseaux bien au-delà des zones immergées et aurait des conséquences profondes sur une partie importante de l'agglomération", alerte le CGEDD. Il convient par ailleurs d'élargir la prise en compte à "l'émergence de nouveaux risques liés au changement climatique et/ou à l'évolution technologique", ou à "l'intensification de risques connus" (submersions marines, tempêtes, fortes chaleurs...), insiste le rapport. La réflexion sur les enjeux économiques de la résilience des réseaux reste également à approfondir tant par les opérateurs que par les pouvoirs publics. Le CGEDD recommande notamment de "rendre systématique une analyse coûts bénéfices probabilisés dans l'étude d'impact des lois et règlements nouveaux (y compris les textes de transposition de directives européennes)". Côté opérateurs, il s'agit d'élargir l'évaluation prévisionnelle au-delà de leur périmètre propre "pour une prise en compte des coûts directs et indirects, pour la collectivité dans son ensemble, d'une défaillance de leur réseau provoquée par un risque naturel".