En 2013, la bulle carbone a pris de l'ampleur! Ce concept signifie que les compagnies extractives pourraient perdre leur valeur boursière, tout aussi vite que les entreprises d'Internet dans les années 2000, pour cause de limitation drastique de leurs activités trop émettrices de gaz à effet de serre. Portée par Al Gore notamment, cette idée est relayée par de nombreux acteurs dans plusieurs pays. En France, l'initiative 2 Degrees Investing (2°ii) promeut la prise en compte par le secteur financier des contraintes climatiques et des besoins de financement de long terme. Stanislas Dupré, son directeur, analyse la montée en puissance du risque carbone.
L’existence d’une « bulle carbone » est une idée aujourd’hui portée par des leaders d’opinion comme Al Gore et sa société de gestion Generation AM, ou le centre de recherche climatique d’HSBC. Certains investisseurs comme l’assureur norvégien Storebrand, ont même annoncé des désinvestissements. Néanmoins, les analystes financiers restent très sceptiques, et une analyse approfondie montre que ce risque reste encore pour le moins hypothétique concernant l’industrie pétrolière. Il me semble beaucoup plus concret pour les producteurs de charbon qui sont réellement en perte de vitesse. Il est clair, dans un pays comme la Chine, que le mélange de pollution aigue de l’air et de stress hydrique va entrainer des changements radicaux que doivent intégrer les investisseurs de long terme qui financent des activités dans ce pays. Cela concerne beaucoup plus le financement de projets, que la valeur boursière des entreprises extractives, qui fluctue déjà en fonction de beaucoup d’autres facteurs.