Le lien de l'entreprise avec son « territoire » est une dimension majeure de la RSE, même s'il y a plusieurs façons d'assumer ce lien. De fait, la solidarité territoire-entreprise relève du « contrat social » ; elle constitue partout dans le monde un enjeu de gestion de la souveraineté pour les Etats et un enjeu de pérennité pour les entreprises, qu'il faut savoir équilibrer. La France essaie de repenser cette relation pour l'avenir, qui va de la fiscalité aux politiques industrielles, en passant par l'indispensable dialogue entre partenaires, dans un pays où la qualité du dialogue social et économique est en question. Si la RSE était plus développée en France, on saurait dépasser le formalisme des relations avec les partenaires sociaux et le champ étroit de la négociation sociale pour aller vers l'accompagnement élargi du progrès économique : gestion prévisionnelle des emplois, stratégies de formation ciblées, politiques actives d'optimisation des compétences, sous-traitance socialement responsable, etc...
La RSE induit aussi une extension des protections sociales au plan international, consacrée dans les entreprises les plus avancées par des accords cadre de branches et une articulation entre la flexibilité nécessaire de la production et la gestion négociée des effectifs. Les critères RSE qui mesurent la performance sociale sont encore insuffisants sur ce terrain de l'organisation prévisionnelle et reflètent mal les termes d'une co-gestion qui caractérisent les entreprises bâties sur la confiance entre les parties. Ce que le Pacte de Responsabilité devrait inciter à faire pour s'émanciper d'une conflictualité trop forte chez nous, s'il ne tourne pas uniquement au marchandage politique.