« On parle partout de matières premières secondaires, de matières premières recyclées, de matières issues du recyclage… Les appeler n’importe comment cristallise l’idée que ce sont des déchets. Il faut donc trouver un nom » pour la valorisation de ces matières premières issues du recyclage, explique mercredi 9 avril 2014 Dorothée Courilleau, avocate spécialisée en droit de l’environnement. Elle propose donc le terme de « recyclats », qui trouve son utilité en particulier pour les matières composites telles que le plastique ou les objets électroniques. Le concept est développé dans la troisième note, intitulée « Déchets : pour la reconnaissance des recyclats », de la Fabrique écologique, ce think tank « pluraliste » présidé par Géraud Guibert, l’ex-directeur de cabinet de Nicole Bricq lors de son passage au ministère de l’Écologie en 2012.
Le terme « recyclats » est par conséquent « plus utile pour les matières composites que l’on ne sait pas trop traiter et recycler, pour les produits qui ne trouvent pas leur place économique ». Il faut en tirer les conséquences sur l’organisation des filières, en adaptant les exigences de traçabilité le long de la chaîne de traitement avec des outils de contrôle permettant de garantir leur conformité et leur qualité en tant que nouvelles matières premières. « L’idée, c’est de savoir mieux recycler grâce à une meilleure traçabilité : quelles sont les opérations de tri à mener ? Quels sont les produits à récupérer ? » « Nous nous sommes dit que par le droit, nous arriverons à lever ces freins, apporterons un cadre juridique stable. Nous voulons faire en sorte que le droit ne soit pas un frein mais un levier. »