Face à la menace d'un désastre écologique, notre civilisation doit revoir son modèle. Pour le penseur, les conditions sont réunies pour un sursaut international. Encore faut-il que “Ies gens comprennent qu'une autre histoire est possible”…
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D'habitude, les sociologues n'aiment pas jouer les prophètes. Pourtant, à force d'ausculter le présent, certains développent des intuitions sur ce que pourrait être le monde demain. C'est le cas de l'Américain Jeremy Rifkin une fois encore, dans son dernier ouvrage, Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Nous entrons dans « une civilisation de l'empathie », affirme l'auteur d'études remarquées, dans le passé, sur La Fin du travail et Le Siècle biotech. L'empathie, autrement dit l'« aptitude à éprouver comme sienne la difficile situation d'un autre », doit absolument être élargie à la totalité de notre biosphère, prévient l'auteur. La menace d'un désastre écologique, conjuguée avec l'explosion des réseaux sociaux et la montée d'une « génération du millénaire » plus tolérante, plus cosmopolite et moins consommatrice que ses parents, force notre civilisation à revoir son modèle. Elle a d'ailleurs commencé sa mue : du tsunami en Asie du Sud-Est aux nouvelles formes de management « à l'horizontale » (qui privilégie le partage de l'autorité et le travail en réseaux), du partage tous azimuts de l'intimité sur la Toile aux dernières découvertes sur la psychologie du nourrisson, mille signes nous avertissent, se réjouit Rifkin, que l'empathie a commencé à adoucir le monde. On est, à dire vrai, en droit d'en douter. Et même de ne pas être entièrement convaincu par un ouvrage qui alterne les intuitions fulgurantes et quelques pensées... vertueuses. N'empêche : Rifkin propose une direction, là où d'autres se contentent d'un état des lieux. Entretien avec ce guetteur inquiet, mais plein d'espoir.