La décision a été annoncée à l’issue de la réunion du Collège des commissaires organisée, mercredi 22 janvier, à Bruxelles. Jusqu’au dernier moment, la bataille a été rude entre d’un côté, le commissaire à l’énergie Günther Oettinger et le commissaire à l’industrie Antonio Tajani, partisans d’un effort limité à 35% au nom de la défense de la compétitivité européenne, et de l’autre la commissaire au climat, Connie Hedegaard. Celle-ci l’a emporté grâce au soutien des principaux pays de l’Union (Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas, Espagne, Italie) qui, il y a dix jours, avaient officiellement réclamé une position ambitieuse de la part de Bruxelles auprès du président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
La réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre doit permettre à l’Union européenne de rester sur une trajectoire compatible avec son engagement de réduire ses émissions de 80 % à 95 % d’ici à 2050. Cet effort correspond aux recommandations des scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour contenir la hausse moyenne des températures en deçà de 2°C au niveau mondial d’ici à la fin du siècle. Actuellement l’UE est responsable de 11% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les Verts européens et les organisations de défense de l’environnement estiment toutefois que cet effort est insuffisant. Selon eux, un objectif véritablement ambitieux pour 2030 aurait été 55%. Fin 2012, l’Europe avait réduit ses émissions de 18% par rapport à 1990.