Avec l’émergence des nouveaux pays industriels, la compétition mondiale s’intensifie, et les coûts énergétiques deviennent au cœur de la stratégie des Etats. Parmi les options discutées, le nucléaire un temps stigmatisé par certains, continue de susciter l’intérêt des pays voulant minimiser l’impact de la hausse des prix de l’énergie. Tandis que la France tergiverse, l’Afrique ambitionne de s’équiper d’installations nucléaires civiles pour répondre aux nouveaux besoin de la population. Dans ce contexte, les spécialistes et les politiques comme Jean-Yves Ollivier ou Jean-Pierre Chevènement, s’interrogent ; la course à l’uranium est-elle vraiment lancée ?
Si le gouvernement français a toujours l’intention de conserver « au minimum » 50% de sa production électrique d’origine nucléaire, les approvisionnements en uranium seront une question importante pour les années à venir. Pourtant, le progrès technique et la créativité des ingénieurs, du CEA, du CERN, et d’EDF ouvrent d’intéressantes perspectives. Lors de son intervention au Sénat le 25 février, Jean-Pierre Chevènement invitait les responsables politiques à « pousser les feux du projet Astrid, c’est-à-dire du réacteur de quatrième génération dont l’entrée en service industrielle n’interviendra sans doute pas avant 2040. Ce type de réacteur utilisant l’uranium 238, cent fois plus abondant que l’uranium 235, et réduisant très sensiblement les déchets à vie longue, serait une contribution majeure à un « mix énergétique » équilibré et extrêmement décarbonné ».