La parution de l'arrêté interministériel déterminant les modalités dans lesquelles l'organisme tiers indépendant conduit sa mission, en juin dernier, n'a pas permis de cerner tout à fait précisément les contours de la mission de vérification. Or c'est un point majeur de la loi Grenelle 2, en particulier pour les sociétés cotées qui ont mis en place un reporting sérieux mais qui n'ont pas encore testé sa fiabilité. Découvrez nos recommandations et la position des différents acteurs.Avant toute chose, il faut préciser que l'arrêté (que l'on peut retrouver ici) laisse place à interprétation. C'est la raison pour laquelle un groupe de travail, sous l'égide de l'AFNOR, a été mis en place et devra aboutir d'ici septembre 2014 à un compromis autour d'un « Guide méthodologique pour la conduite des missions de vérification ». Rien de surprenant donc à ce que plusieurs divergences ne soient pas encore traitées. On peut toutefois s'étonner que le débat se soit intensifié ces dernières semaines, alors que la plupart des grands groupes ont déterminé et négocié la mission de vérification avec les organismes tiers indépendant entre décembre et janvier. Un peu tard pour mettre à plat les termes du débat. De fait, les commissaires aux comptes, soucieux de protéger leur responsabilité et avantagés par le fait d'être déjà dans la place, ont pu inciter les entreprises à mener une vérification approfondie.
Scooped by Stéphane NEREAU |
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Stéphane NEREAU's insight:
L'Afep, le Medef et Middlenext signalent que, d'après eux, l'obligation ne s'applique pas à la vérification de la fiabilité des données collectées, à travers les tests de détails. Ce qui limiterait la mission de vérification à un contrôle des procédures prévues dans le cadre du reporting. Concernant la vérification du processus de reporting dans son ensemble, le texte de l'arrêté est tout à fait clair : la vérification réglementaire implique d'examiner :
- le processus de reporting d'ensemble, qui doit être piloté à un niveau bien déterminé (par exemple direction développement durable ou direction financière) ;
- l'objectif final du processus de reporting, qui doit aboutir à mesurer toutes les conséquences environnementales, sociales et sociétales significatives liées à l'activité de la société (principe d'exhaustivité) à partir des indicateurs les plus appropriés pour évaluer ces conséquences (principe de cohérence), d'après la liste fixée dans le décret 225 ;
- la formalisation du réseau de contributeurs au processus de reporting, avec les rôles et responsabilités de chacun (contributeurs source qui saisit la donnée, contributeur pays qui consolide les données des différents sites sur un pays, personne qui contrôle la cohérence des données à chaque niveau, etc.) ;
- la mise en place de procédures de contrôle interne : qui contrôle, quels sont les plans d'actions correctifs suite à la détection d'erreurs avant ou après les publications, le cas échéant (procédure de révision des chiffres d'une année à l'autre par exemple).
Même si les mots ne figurent pas tels quels dans l'arrêté, le vérificateur est naturellement amené à examiner trois pièces :
- le référentiel global d'indicateurs extra-financier (qui liste de façon synthétique l'intégralité des indicateurs suivis),
- le protocole de reporting (qui fixe de façon détaillée le calendrier, le rôle de chaque contributeur, le périmètre de collecte et la définition précise de chaque indicateur),
- l'outil de collecte (Excel, système d'information dédié).
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