Les villes ont un impact environnemental considérable dont les répercussions sont globales. Bien qu'occupant seulement 2% de la surface terrestre, elles mobilisent les deux tiers de l'énergie produite sur notre planète. Le processus d'urbanisation continue de s'accélérer, notamment dans les nations émergentes : les villes accueillent aujourd'hui 50% de la population mondiale, un nombre qui devrait atteindre 66% en 2050. La planification de l'espace urbain, notamment lorsqu'il s'agit de métropoles, apparaît donc comme un levier essentiel dans l'élaboration de sociétés modernes plus durables [1-2]. La réalité économique le rappelle : les villes dépensent 10% à 45% de leur budget dans des secteurs où la durabilité (selon le triptyque classique environnement-économie-équité sociale) est un enjeu majeur (par exemple les transports, le traitement de l'eau et la gestion des déchets) [3].
Ne nous y trompons pas, l'implication du secteur financier est une donnée fondamentale du développement des infrastructures. Les budgets publics en diminution constante aux Etats-Unis comme en Europe, y compris au niveau des municipalités, ne permettent pas aux pouvoirs publics de prendre en charge l'ensemble des investissements majeurs nécessaires pour les moderniser. Un partage pertinent des responsabilités et du poids financier entre soutien public et capitaux privés est une option logique et irrémédiable. Le secteur public a traditionnellement mené les plans de politique générale et doit poursuivre son action de trancher sur les priorités ou de co-superviser les grands projets. En revanche, les structures privées ont l'expérience, peuvent bénéficier d'effets d'échelle et ont bien souvent le capital pour initier des idées et projets innovants, et la capacité d'organiser des efforts collectifs. Le partage des rôles et des responsabilités est une nécessité, et seul l'engagement commun des leaders publics et privés [12] vers des infrastructures modernes, résilientes et innovantes permettra d'offrir aux américains la qualité et la continuité de services auxquelles ils prétendent.