L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) se hâte lentement sur le dossier des perturbateurs endocriniens. Elle vient de publier une note d’information imposant «des précautions d’emploi pour 5 spécialités contenant des phtalates en quantité supérieure au seuil recommandé par l’Agence européenne du médicament (AEM)». Les praticiens sont appelés à «limiter la dose et la durée de traitement par les spécialités concernées, en l’absence d’alternative thérapeutique» et à en «déconseiller l’utilisation chez les enfants, les femmes enceintes ou allaitantes, en cas d’alternative thérapeutique existante». En outre, l’ANSM demande aux laboratoires pharmaceutiques titulaires des autorisations de mise sur le marché (AMM) de ces 5 médicaments –Acadione, Atrican, Prokinyl, Rowasa (250 milligrammes et 500 mg)[1]- «de les reformuler afin de mettre à disposition, dans un délai de 18 mois, des formes pharmaceutiques dépourvues de phtalate de dibutyle (DBP)».
La présence de phtalates dans les médicaments –ainsi que dans les jouets, les emballages alimentaires ou les produits cosmétiques- est connue depuis des années (tout comme celle de parabène, comme en témoigne cette liste de 400 médicaments).