La transition énergétique ne se fera pas sans un effort massif de recherche et développement et coûtera globalement 1.000 milliards d'euros d'investissements : alors que le gouvernement planche actuellement sur la loi de transition énergétique, l'Ancre (Alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie), qui réunit les grands organismes de recherche sur l'énergie de l'Hexagone (CEA, CNRS, IFP EN, Ifremer, IRSN, etc.), apporte sa contribution au débat. L'organisme vient de publier son rapport sur les scénarios énergétiques à l'horizon 2050 et ses propositions dans ce domaine, au terme d'un travail qui a duré presque deux ans. « Ce rapport nous a été demandé par le gouvernement pour alimenter sa réflexion », explique Jean-Guy Devezeau de Lavergne, du CEA, l'un des coordinateurs du rapport, auquel 400 scientifiques ont participé.
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« Quel que soit le scénario, le facteur 4 ne sera pas atteint sans recours à des technologies de rupture », insiste Jean-Guy Devezeau de Lavergne. Les scénarios intègrent en effet des technologies de captage et de stockage du CO2, de stockage de l'électricité, de réseaux intelligents ou de cogénération nucléaire, qui restent à améliorer. Alors que les dépenses de R&D dans l'énergie sont aujourd'hui, selon le rapport, inférieures à 2 milliards d'euros par an, il s'agit de ne pas relâcher l'effort public en la matière, plaide l'Ancre. « Les progrès dans les domaines du transport et du résidentiel tertiaire seront aussi déterminants », insiste Guy Devezeau de Lavergne, évoquant le véhicule électrique ou la construction de bâtiments moins énergétivores.