Dans le sud du Mali, la fertilité des sols est soumise à rude épreuve. Une démographie galopante, une culture cotonnière et un élevage en pleine expansion pèsent de plus en plus sur les terres, qui s’épuisent. Pour maintenir et développer leurs activités agropastorales, les paysans n’ont d’autre solution que de produire leur propre engrais organique avec les résidus de culture et les déjections des animaux de leur exploitation. Comment gèrent-ils cette production, quels savoirs techniques mettent-ils en œuvre, selon quelle logique, avec quelles contraintes et quels objectifs ? Une équipe du Cirad a mené l’enquête.
Quelles que soient la taille et les ressources de leur exploitation, les agriculteurs qui adoptent des techniques variées et novatrices de production d’engrais améliorent considérablement le recyclage de leurs résidus de culture et déjections animales.
Cette production d’engrais reste, cependant, insuffisante pour couvrir les besoins des sols et des cultures. Il s’agit maintenant d’augmenter l’efficience de recyclage, en augmentant la collecte de la biomasse et en réduisant les pertes en éléments nutritifs.
Avec la méthode de caractérisation des savoirs techniques locaux, les chercheurs ont pu comprendre la logique des agriculteurs et engager un dialogue constructif avec eux. Ils peuvent désormais développer des plans de gestion des engrais sur l’exploitation ou des techniques de réduction des pertes.