Sur le chapitre des smart grids, et d’ailleurs de l’énergie dans son ensemble, l’Allemagne est sans doute le pays au monde accumulant le plus de paradoxes. Fer de lance des énergies renouvelables, le pays d’Angela Merkel produit 25 % d’électricité issue des EnR et produit 75 % de l’électricité solaire d’Europe. Ayant décidé de rompre avec le nucléaire à l’horizon 2022, il s’est massivement tourné vers l’éolien, le photovoltaïque et la biomasse, mais aussi vers… le charbon. Il est également en tête des pays investissant le plus dans les smart grids… tout en refusant l’installation de compteurs intelligents.
Reste le prix. Seul obstacle à franchir si l’Allemagne souhaite persévérer dans sa politique d’abandon du nucléaire, et éviter la demi-mesure inefficiente qui la caractérise jusqu’à présent. La transition énergétique a un coût, certes. Il est élevé, certes. Élevé mais incontournable, malheureusement. Opter pour une solution discount c’est engager des frais en pure perte sur les court et moyen termes, mais pas seulement. En causant des traumatismes écologiques dont la planète ne se remettra peut-être pas une fois la transition achevée, on prend aussi le risque d’être impuissant sur le long terme.